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Les élections générales en Haïti auront lieu le 15 novembre 2025, a annoncé Leslie Voltaire, président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), lors d’une interview accordée à TV5 Monde ce mercredi 29 janvier 2025. Cette annonce, faite en marge de sa rencontre avec le président français Emmanuel Macron, marque une étape importante dans le processus de transition démocratique, visant à doter le pays d’autorités élues en février 2026.

Cependant, malgré cette déclaration, le Conseil Électoral Provisoire (CEP) n’a toujours pas publié ni la loi électorale ni le calendrier officiel du scrutin. De plus, un référendum constitutionnel est prévu pour le 11 mai 2025, selon un document consulté par Métronome Haïti.

Un contexte sécuritaire préoccupant

L’annonce de la tenue des élections suscite le scepticisme de nombreux observateurs, compte tenu de la crise sécuritaire qui paralyse le pays. Plus de 80 % de la région métropolitaine de Port-au-Prince sont sous le contrôle de gangs armés, rendant difficiles les activités quotidiennes et affectant des infrastructures stratégiques comme l’aéroport Toussaint Louverture, le port de Port-au-Prince et le terminal pétrolier de Varreux.

Malgré cette instabilité, Leslie Voltaire affirme la détermination du CPT à organiser ces élections, dans l’optique de mettre fin à la période de transition et de remettre le pouvoir à un gouvernement élu.

Martelly accusé d’être à l’origine de la gangstérisation du pays

Lors de son entretien sur TV5 Monde, Leslie Voltaire a également tenu des propos accablants contre l’ancien président Michel Joseph Martelly, l’accusant d’avoir contribué à la montée en puissance des gangs en Haïti. Selon lui, Martelly aurait soudoyé et encouragé des groupes armés afin de préserver son influence politique.

« Les gangs armés, devenus très puissants aujourd’hui, avaient été soudoyés par des politiciens et des hommes d’affaires », a déclaré M. Voltaire. Il a souligné que l’ancien chef de l’État était l’instigateur de ce phénomène, en référence à son célèbre slogan “Bandi Légal“, qui, selon lui, aurait favorisé la prolifération du banditisme dans le pays.

Le gouvernement de transition parviendra-t-il à organiser les élections dans les délais annoncés ? L’implication de l’ancien président Martelly dans la gangstérisation du pays donnera-t-elle lieu à des poursuites ? À dix mois des élections, Haïti reste plongée dans une situation de crise où l’incertitude politique et la violence gangrennent toujours le pays.

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