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Alors que la crise sécuritaire et politique atteint un niveau sans précédent en Haïti, le parti politique les Engagés pour le Développement (EDE) tire la sonnette d’alarme et dénonce la gestion catastrophique du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et du gouvernement dirigé par Alix Didier Fils-Aimé. Dans un communiqué publié ce lundi 17 février 2025, EDE fustige la dérive autoritaire et la corruption généralisée qui gangrènent l’appareil d’État, tout en appelant à une mobilisation nationale pour restaurer l’ordre et tracer une nouvelle voie politique.
Les récents événements qui ont secoué le pays illustrent l’ampleur du chaos qui s’est installé. De la Plaine du Cul-de-Sac à Martissant, de Carrefour-Feuilles à Delmas, les gangs armés imposent leur loi en toute impunité. Le département de l’Artibonite est devenu un bastion criminel où l’autorité de l’État est inexistante, a dénoncé EDE.
À Kenscoff, l’horreur a atteint son paroxysme avec l’assassinat de plus de 150 personnes, un massacre annoncé, mais laissé sans réponse par les autorités, condamne la structure politique. Pire encore, un nourrisson y a été brûlé vif sous les yeux de sa mère, qui, submergée par la douleur, a succombé à son tour.
Dans la capitale, la violence frappe jusque dans les salles de classe : Macénat Lebelt, étudiant, a été abattu d’une balle en pleine tête alors qu’il suivait un cours. Dans ce climat de terreur, l’incendie criminel de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH), principal centre hospitalier du pays, illustre l’anarchie totale qui règne aujourd’hui.
Face à cette insécurité endémique, le gouvernement se montre incapable d’apporter une réponse concrète, malgré les engagements pris dans le cadre de l’accord du 3 avril. Pour EDE, cet échec témoigne non seulement d’une incompétence manifeste, mais également d’un mépris flagrant pour les souffrances du peuple haïtien.
Dans son communiqué, le parti EDE dénonce avec vigueur la dérive administrative et financière du gouvernement. Plutôt que de concentrer leurs efforts sur le rétablissement de l’ordre et l’amélioration des conditions de vie, les autorités de transition se livrent à un partage clientéliste des ressources de l’État.
“Les institutions publiques sont transformées en fiefs politiques, où les postes sont distribués à la faveur des relations familiales et des intérêts partisans. Pendant que des milliers de déplacés survivent dans des conditions précaires, des millions de dollars disparaissent dans des détournements et des malversations” a dénoncé EDE.
Le parti accuse ainsi le gouvernement d’orchestrer un pillage organisé des finances publiques, à rebours des engagements pris devant la nation.
Un appel à la mobilisation pour une alternative politique crédible
Face à cette situation dramatique, EDE estime que la transition actuelle a échoué. Loin d’apporter des solutions, elle accentue la crise en nourrissant l’instabilité, la corruption et l’exclusion.
Le parti considère qu’il est impératif de sortir de cette impasse en construisant une alternative politique crédible fondée sur la justice, la transparence et l’inclusion démocratique. À cet effet, EDE appelle à une mobilisation nationale pour exiger un changement de cap immédiat.
« La bataille du peuple haïtien n’est pas perdue. Elle est celle qu’il doit encore mener avec plus de force et de détermination. » Le parti réaffirme ainsi son engagement aux côtés des citoyens pour restaurer l’État de droit et garantir la dignité de chaque Haïtien.