
La situation sécuritaire en Haïti ne cesse de se détériorer sous l’emprise des gangs armés qui sèment la terreur à travers le pays. Face à cette montée incessante de la violence, Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), plaide en faveur d’une répression plus ferme contre ces groupes criminels, les qualifiant de « terroristes ». Il souligne que la République dominicaine a officiellement désigné plusieurs gangs haïtiens comme des « organisations terroristes », illustrant une volonté croissante de la communauté internationale de traiter cette crise avec la plus grande sévérité.
Depuis plusieurs années, Haïti est le théâtre d’une recrudescence d’actes criminels perpétrés par des gangs de plus en plus organisés et violents. Assassinats, enlèvements, incendies d’hôpitaux et d’écoles, attaques contre des infrastructures stratégiques : autant de crimes qui, selon Pierre Espérance, relèvent clairement du terrorisme.
Face à cette menace, il appelle les autorités haïtiennes à adopter une stratégie de répression plus rigoureuse et ciblée. À cet effet, il salue les récentes frappes de drones explosives effectuées par la Police nationale d’Haïti (PNH) contre des bases de gangs. Toutefois, il insiste sur la nécessité d’intensifier ces opérations et de neutraliser les chefs de ces groupes criminels afin de restaurer l’ordre et la sécurité dans le pays.
Un Appel à la mobilisation de la population
Outre la réponse répressive de l’État, Pierre Espérance exhorte également la population à prendre ses responsabilités face à cette menace grandissante. Il déplore l’inaction de nombreux citoyens, qui restent passifs face aux exactions répétées des gangs, et appelle à une riposte collective. Selon lui, l’absence d’initiatives concrètes des autorités accentue l’emprise des gangs sur la population, rendant indispensable une prise de conscience nationale.
Face à la gravité de la crise sécuritaire en Haïti, la République dominicaine a pris des mesures drastiques pour protéger son territoire. Le président dominicain Luis Abinader a promulgué le décret 104-25, qui désigne 26 gangs haïtiens comme des « organisations terroristes ». Parmi ces groupes figurent des organisations tristement célèbres telles que 400 Mawozo, Grand Ravine, Kraze Barye, Delmas 6, Belekou et Simon Pelé, responsables de nombreuses violences extrêmes en Haïti.
Ce décret prévoit également l’arrestation et le jugement, selon les lois antiterroristes dominicaines, de toute personne affiliée à ces groupes criminels qui tenterait d’entrer en République dominicaine. Cette décision témoigne de la volonté du gouvernement dominicain de prévenir toute infiltration de gangs sur son territoire et de se protéger contre une éventuelle propagation de l’instabilité haïtienne.
Les mesures prises par les autorités haïtiennes et dominicaines illustrent la gravité de la crise sécuritaire qui frappe Haïti. La répression accrue des gangs, bien que nécessaire, ne saurait suffire sans une approche globale incluant des réformes institutionnelles et des actions coordonnées à l’échelle régionale et internationale, selon le numéro 1 du RNDDH.
M. Espérance estime que l’urgence de la situation impose une action rapide et concertée pour éviter un effondrement total de l’État haïtien et rétablir la stabilité dans la région.
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