
Le dimanche 9 mars 2025, le Parti libéral du Canada (PLC) a tourné une page importante de son histoire en élisant Mark Carney comme nouveau chef, faisant de lui le prochain Premier ministre du pays. À 59 ans, cet ancien gouverneur de la Banque centrale du Canada, novice en politique mais rompu aux arcanes de l’économie mondiale, succède à Justin Trudeau, qui occupait cette fonction depuis novembre 2015. Avec une écrasante majorité de 85,9 % des voix des militants, selon Sachit Mehra, président du PLC, Carney incarne désormais l’espoir d’un renouveau pour le Canada, dans un contexte international marqué par des tensions croissantes.
L’élection de Mark Carney intervient à un moment crucial pour le Canada, alors que les relations avec les États-Unis de Donald Trump se détériorent. Dans son discours de victoire prononcé à Ottawa, le nouveau chef du PLC n’a pas manqué d’exprimer son inquiétude face aux ambitions américaines. « Le Canada doit rester vigilant », a-t-il déclaré, soulignant la nécessité de contrer les projets de l’administration Trump. Carney a également insisté sur l’importance de bâtir une nouvelle économie et de renforcer les liens commerciaux avec des partenaires internationaux, tout en préservant les intérêts canadiens.
Justin Trudeau, lors de son discours d’adieu, a lui aussi mis en garde contre les menaces économiques et existentielles qui pèsent sur le pays. « La liberté, même pour un pays comme le Canada, ne saurait être tenue pour acquise », a-t-il rappelé, appelant à la vigilance et à l’unité face aux défis à venir.
Un parcours impressionnant
Mark Carney n’est pas un inconnu dans le monde économique et politique. Diplômé de Harvard et d’Oxford, il a débuté sa carrière chez Goldman Sachs avant de prendre les rênes de deux grandes banques centrales : celle du Canada (2008-2013), au cœur de la crise financière mondiale, puis celle d’Angleterre (2013-2020), en pleine tourmente du Brexit. Son expérience internationale et sa maîtrise des enjeux économiques globaux font de lui un atout majeur pour le Canada.
Proche conseiller de Justin Trudeau durant la crise du Covid-19, Carney était, jusqu’à récemment, envoyé spécial des Nations unies pour le financement de l’action climatique. Son engagement en faveur de l’environnement et son expertise en matière de finance durable pourraient jouer un rôle clé dans la transition écologique du pays.
Né à Fort Smith, une petite ville de 2 500 habitants dans les Territoires du Nord-Ouest, Mark Carney a grandi à Edmonton, dans l’Alberta. Père de quatre filles et amateur de hockey, il incarne une image de proximité avec les Canadiens. Cependant, son parcours n’est pas sans controverse. Lors d’un débat télévisé, une maladresse linguistique lui avait valu un moment de gêne lorsqu’il avait déclaré par erreur soutenir le Hamas, avant de rectifier immédiatement son propos. Son français, encore hésitant, reste un point d’amélioration pour ce leader désormais appelé à représenter l’ensemble du pays, y compris la communauté francophone.
Les défis à venir
Avec Mark Carney, le Parti libéral mise sur un économiste aguerri pour relever les défis économiques et diplomatiques qui attendent le Canada. La gestion des relations avec les États-Unis, la relance économique post-pandémie, la transition écologique et la préservation de l’unité nationale figureront parmi les priorités de son mandat.
En choisissant Mark Carney, les libéraux ont opté pour une figure expérimentée, capable de naviguer dans un monde en mutation rapide. Reste à savoir si cet ancien banquier central saura traduire son expertise en politiques concrètes et en leadership politique, pour le bien de tous les Canadiens.
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