
Les locaux de la Radio Télévision Caraïbes (RTVC), situés à la ruelle Chavannes, en plein cœur de Port-au-Prince, ont été ravagés par un incendie criminel dans la nuit du 12 au 13 mars 2025. Selon les premières informations, des hommes armés, membres du groupe terroriste « Viv ansanm », ont attaqué la station avant d’y mettre le feu. Si aucune perte humaine n’a été rapportée, les dégâts matériels s’annoncent considérables, portant un coup dur à l’un des piliers du paysage médiatique haïtien.
Il s’agit en effet d’une attaque contre un symbole de la presse haïtienne. C’est au cours de la présentation du journal matinal Premye okazyon que Guerrier Dieuseul, directeur de l’information de la RTVC, a confirmé l’incident. Selon lui, le bâtiment abritait des équipements essentiels à la diffusion, rendant la reprise des émissions particulièrement difficile.
Fondée en 1949, la RTVC s’est imposée comme une institution incontournable du journalisme haïtien, jouant un rôle clé dans l’information et le débat public. L’incendie de ses locaux constitue ainsi une attaque contre l’un des derniers bastions de la liberté de la presse en Haïti.
Un climat de violence grandissant contre les médias
L’attaque contre la RTVC intervient dans un contexte de recrudescence des violences orchestrées par des gangs armés, qui imposent leur loi dans plusieurs quartiers de la capitale haïtienne. Face à cette menace croissante, la station avait déjà pris la décision de délocaliser ses activités à Pétion-Ville, loin des exactions qui frappent le centre-ville de Port-au-Prince.
Cependant, cette mesure n’a pas suffi à dissuader les groupes criminels qui, depuis plusieurs mois, ciblent les journalistes et les organes de presse. Les membres de la RTVC ont été à maintes reprises l’objet de menaces, notamment de la part des leaders de la coalition « Viv ansanm ». Cette attaque s’inscrit ainsi dans une stratégie plus large d’intimidation visant à museler la presse en Haïti.
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