
L’Association des Sages-Femmes d’Haïti (ASFH) a organisé, samedi 3 mai 2025, une clinique mobile à Delmas, en marge de la Journée internationale des sages-femmes. Dans un contexte d’effondrement du système de santé haïtien, l’initiative a permis de prodiguer des soins gratuits à des dizaines de femmes déplacées, victimes de violences armées et de conditions de vie précaires.
Des femmes déplacées, dont certaines portaient des bébés dans les bras, attendaient patiemment leur tour pour consulter une sage-femme. Assises sur des chaises pliantes, elles venaient des camps de déplacés de Delmas et d’autres zones de Port-au-Prince.

Toutes ont été touchées de près par la guerre des gangs qui a ravagé leurs quartiers.
Les sages-femmes présentes ont enchaîné les consultations gynécologiques, les soins prénataux, les dépistages du cancer du col de l’utérus et du VIH.
« Cette année, nous avons décidé d’aller vers les femmes qui n’ont plus accès aux structures de santé à cause de la violence et du déplacement forcé », explique Jeffthanie Mathurin, chargée de communication de l’ASFH.
« Il fallait leur témoigner notre solidarité, concrètement », ajoute-t-elle.
Le choix d’une clinique mobile n’est pas anodin. Depuis le début de la crise, plus de 30 structures sanitaires ont cessé de fonctionner à Port-au-Prince, selon plusieurs ONG.
Le manque d’accès aux soins touche en premier lieu les femmes enceintes ou allaitantes vivant dans des abris précaires.
« La majorité des femmes déplacées ne peuvent plus se rendre à l’hôpital », poursuit Mathurin. « Certaines n’ont même pas vu un médecin depuis plus d’un an. Leur santé est mise en danger tous les jours. »
Avec des moyens limités, l’ASFH entend poursuivre ses actions dans d’autres quartiers ou camps de déplacés, comme elle l’a fait avant cette journée. Ses membres estiment que même si la situation est chaotique, ils ne peuvent pas rester les bras croisés.
« Il y a beaucoup à faire, et le nombre de participantes témoigne de l’ampleur du besoin en soins de santé dans le pays », souligne Jeffthanie Mathurin.
La Rédaction
Laisser un commentaire