
Face à une assemblée composée d’anciens élus locaux, de représentants communautaires et d’acteurs sociaux, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a réaffirmé, mercredi aux Cayes, la volonté « inébranlable » de son gouvernement d’organiser des élections dans les meilleurs délais. Selon lui, c’est le seul chemin pour restaurer la légitimité républicaine.
« La transition que je conduis a une feuille de route claire : sécurité, Constitution, élections. Il n’y aura pas de recul. Nous avons pris la voie des élections, et nous n’en dévierons pas », a-t-il déclaré.
Cette déclaration s’inscrit dans une volonté affichée de rompre avec les cycles de crise successifs. Le Premier ministre dit vouloir mettre en place des institutions issues du suffrage populaire. Pourtant, depuis sa prise de fonction, aucune mesure concrète n’a été annoncée pour démontrer l’avancement du processus électoral.

Sur le terrain, la réalité contraste avec les discours. De vastes portions du territoire, censées accueillir les opérations de vote, sont aujourd’hui sous le contrôle des gangs. Sous l’administration d’Alix Didier Fils-Aimé, près d’un millier de civils ainsi que plus de dix policiers, soldats haïtiens et membres de la mission kenyane ont été tués dans les violences.
À ce jour, aucun territoire n’a été repris, aucune route stratégique libérée. Malgré tout, le Premier ministre continue d’afficher son optimisme quant à la tenue des élections, annoncées pour septembre 2025 par l’ex-président du Conseil présidentiel de transition, Leslie Voltaire.
Dans le cadre de la stratégie électorale, l’Exécutif a mobilisé plus de 65 millions de dollars américains pour l’organisation du scrutin, et prévoit un appui de 750 millions de gourdes destiné aux partis politiques. Par ailleurs, des fonds supplémentaires ont été alloués au renforcement des capacités de la Police nationale et des Forces armées, censées garantir la sécurité du processus.
« L’élection n’est pas l’affaire d’un gouvernement ou d’un secteur. L’élection est l’affaire du peuple. Elle est le socle de toute gouvernance légitime », a insisté le Premier ministre.
La Rédaction