
Le procès à Miami des cinq hommes accusés d’avoir planifié l’assassinat de Jovenel Moïse a été repoussé une nouvelle fois, selon le Miami Herald. Ce report à mars 2026 alimente un climat d’incertitude, alors qu’Haïti peine à sortir de la spirale de violence dans laquelle il s’est enfoncé depuis la mort du président.
Depuis le 7 juillet 2021, la situation dans le pays s’est gravement détériorée. Les gangs armés ont renforcé leur contrôle sur Port-au-Prince, et le manque de leadership politique empêche toute avancée vers des élections. Le retard du procès aux États-Unis contraste avec la lenteur de l’enquête en Haïti, qui n’a abouti à une mise en accusation qu’en février 2024.
La juge Jacqueline Becerra a justifié ce report par l’ampleur des preuves à examiner. Cependant, l’absence de verdict rapide laisse planer le doute sur les véritables commanditaires de l’assassinat et les ramifications du complot. Un élément clé ne pourra jamais être éclairci : Windelle Coq Thélot, suspecte centrale, est décédée en janvier, empêchant toute interrogation sur son implication présumée.
L’incapacité des avocats à interroger directement les anciens soldats colombiens incarcérés en Haïti complique également la reconstitution des faits. Les autorités américaines ont autorisé des dépositions vidéo pour contourner cet obstacle, mais certains éléments pourraient rester hors d’atteinte.
À ce jour, cinq des onze accusés ont plaidé coupable et ont été condamnés à perpétuité. Parmi les cinq restants, Christian Sanon s’oppose fermement au report du procès. Son rôle initialement envisagé comme successeur de Moïse alimente les spéculations sur les dynamiques politiques sous-jacentes.
Avec ce nouveau délai judiciaire, Haïti demeure sans réponse claire sur l’affaire, tandis que l’instabilité politique et sécuritaire continue de s’aggraver. L’issue du procès sera cruciale pour déterminer l’impact de ce crime sur l’avenir du pays.
La Rédaction