Blackwater en Haïti : FJKL alerte sur les risques et l’avenir de la sécurité nationale

La décision du gouvernement intérimaire d’engager la firme privée de sécurité Blackwater dans la lutte contre les gangs armés en Haïti alimente un débat complexe. La Fondasyon Je Klere (FJKL) reconnaît la nécessité d’une intervention rapide, mais alerte sur les risques liés à l’implication de mercenaires et appelle à la transparence totale sur ce contrat.

Face aux crimes de masse, aux enlèvements et aux violences subies par la population, l’urgence de restaurer l’ordre est évidente. Toutefois, la FJKL rappelle que les actions menées doivent respecter les principes des droits humains et ne pas ouvrir la porte à des abus.

Dans cette optique, l’organisation demande au gouvernement de préciser les modalités du contrat, la durée de l’engagement, et les mécanismes de contrôle permettant de surveiller l’usage de la force par les mercenaires. Sans ces garanties, la lutte contre l’insécurité pourrait générer d’autres formes de violences incontrôlées.

Un autre point préoccupant est la dépendance à une entreprise privée pour assurer la mission fondamentale de sécurité publique. La FJKL insiste sur l’importance du renforcement des structures nationales afin que la Police Nationale d’Haïti (PNH) et les Forces Armées d’Haïti (FAD’H) puissent remplir leur rôle sans intervention extérieure prolongée.

Pour cela, l’organisation réaffirme la nécessité de développer un service de renseignement efficace, d’assurer une formation intensive des unités spécialisées, et d’améliorer les conditions de travail des agents de sécurité. L’État doit structurer ces efforts pour garantir une réponse durable aux menaces sécuritaires.

En somme, la FJKL appelle les autorités à encadrer strictement la collaboration avec Blackwater, en veillant à ce qu’elle soit une mesure temporaire et régulée, et non une solution de substitution à la sécurité nationale.

La Rédaction