
L’ancien Premier ministre Claude Joseph a vivement critiqué le Conseil présidentiel de transition (CPT), le qualifiant d’« échec manifeste » après plus de treize mois d’existence. Selon lui, le Conseil n’a pas su poser les bases d’un retour à la stabilité ni avancer concrètement vers l’organisation d’élections crédibles, laissant le pays dans un état d’incertitude politique prolongée.
Dans une déclaration publique ce mercredi sur magique 9, Claude Joseph a dressé un bilan sévère du CPT. « Treize mois se sont écoulés et les Haïtiens attendent toujours des mesures tangibles. Le Conseil semble incapable de restaurer la sécurité, de redonner confiance aux institutions ou de proposer un calendrier électoral réaliste », a-t-il affirmé.
Le CPT avait pour mission de stabiliser le pays et de conduire à des élections libres d’ici 2026. Mais pour l’ancien chef du gouvernement, cette échéance est aujourd’hui compromise. Il appelle à la mise en place d’une nouvelle alternative politique « inclusive et efficace » avant cette date.
Claude Joseph, qui dirige actuellement le parti Les Engagés pour le Développement (EDE), a également critiqué la nature consensuelle du Conseil, qu’il juge paralysante. « Ce modèle collégial, sans leadership clair, s’est révélé inapte à répondre à l’urgence nationale », a-t-il dénoncé, en soulignant que l’insécurité, la crise humanitaire et l’effondrement des institutions n’ont fait que s’aggraver.
Tout en s’opposant fermement à toute intervention militaire étrangère, Monsieur Joseph propose plutôt un dialogue national structuré impliquant les forces vives de la nation, en vue de dégager une issue politique crédible et légitime. « Le peuple haïtien mérite mieux qu’une transition sans direction », a-t-il insisté.
Sa sortie intervient alors que la communauté internationale continue de plaider pour le soutien au CPT et la tenue d’élections dans un cadre pacifié. Mais sur le terrain, la réalité reste marquée par la violence des gangs, la défiance populaire et une gouvernance en berne.
Il faut dire,Claude Joseph a contribué à l’émergence du Conseil présidentiel de transition, il estime aujourd’hui que celui-ci n’a pas rempli ses engagements et plaide pour sa dissolution et son remplacement par un mécanisme de transition plus performant. Cette position illustre les profondes divisions politiques actuelles en Haïti et le scepticisme croissant vis-à-vis des institutions mise en place depuis la crise contemporaine .