
Alors que l’Amérique latine célèbre aujourd’hui la Journée latino-américaine de la presse, les regards se tournent vers un métier à la fois exaltant et dangereux, pilier des démocraties et cible fréquente des régimes autoritaires. Cette journée est l’occasion de rendre hommage aux journalistes tombés dans l’exercice de leur profession, mais aussi de souligner les luttes toujours vives pour la liberté d’expression sur le continent.
Une profession à haut risque
Selon les données de Reporters sans frontières (RSF), l’Amérique latine demeure l’une des régions les plus meurtrières pour les journalistes. En 2024, plus de 20 professionnels de l’information ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions, notamment au Mexique, en Colombie et au Honduras. Les enquêtes bâclées, l’impunité chronique et la collusion entre pouvoirs politiques, économiques et criminels aggravent encore la situation.
La date du 7 juin fait écho à une tradition de presse engagée, souvent militante. De nombreux journaux et radios communautaires sont nés pendant les dictatures militaires, dans la clandestinité, pour donner la parole aux oubliés, dénoncer les abus et défendre les droits humains. Aujourd’hui encore, ce journalisme de terrain continue de jouer un rôle crucial dans la construction d’une mémoire collective et la dénonciation des injustices sociales.
La Journée latino-américaine de la presse n’est pas seulement un temps de commémoration : elle est aussi une invitation à l’engagement. Dans les écoles de journalisme, sur les ondes des radios communautaires, dans les rédactions indépendantes ou les collectifs en ligne, une nouvelle génération de journalistes se lève. Elle porte une vision exigeante, inclusive, et profondément enracinée dans les réalités de son continent.