
Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a récemment réagi aux restrictions imposées par les États-Unis sur l’entrée des Haïtiens, exprimant ses réserves tout en reconnaissant la souveraineté américaine en matière de sécurité. Si la volonté du CPT de renforcer les frontières et les systèmes d’identification nationale est louable, son communiqué reste en surface, évitant une véritable analyse des causes profondes qui ont conduit à cette situation et les mesures concrètes nécessaires pour inverser la tendance.
Le gouvernement haïtien peine à démontrer son efficacité face à la montée en puissance des groupes armés, un problème qui nuit directement à la perception internationale du pays. Le communiqué évoque une lutte acharnée contre ces réseaux criminels, mais ne présente aucun plan d’action structuré pour remédier à cette crise de sécurité. La rhétorique du CPT est diplomatique, mais manque de substance pour convaincre Washington que des progrès significatifs sont réalisés en matière de gouvernance et de stabilité.
En s’engageant à entamer des discussions techniques avec l’administration américaine pour retirer Haïti de cette liste, le CPT semble privilégier une approche diplomatique basée sur des négociations plutôt qu’un véritable renforcement des institutions haïtiennes. Or, sans des réformes tangibles et des avancées crédibles dans la lutte contre la criminalité et la corruption, les États-Unis resteront fermes sur leur position. Haïti doit prouver par des actions et des résultats concrets qu’il mérite une révision de ces restrictions.
Le communiqué met également en avant l’histoire des relations entre Haïti et les États-Unis, évoquant des valeurs partagées de liberté et de dignité. Bien que ce rappel historique soit pertinent, il ne suffit pas à répondre aux défis contemporains. La préservation des droits des citoyens haïtiens ne peut se limiter à des déclarations de principe ; elle nécessite un leadership capable de mener des transformations profondes pour assurer leur mobilité et leur reconnaissance sur la scène internationale.
En définitive, la réaction du CPT illustre la difficulté du gouvernement haïtien à se positionner avec force et crédibilité dans les débats internationaux. Le communiqué est diplomatique mais insuffisant, et sans une refonte des mécanismes internes de sécurité et de gouvernance, Haïti risque de rester sur cette liste restrictive bien plus longtemps que prévu. Le pays doit urgemment passer de la parole aux actes pour retrouver sa place et sa dignité dans les relations internationales.
La Rédaction