FAD’H : une présence engagée mais encore marginale face à l’insécurité

Alors que l’insécurité continue de ravager plusieurs régions du pays, le ministre de la Défense, Jean-Michel MOÏSE, reconnaît que les Forces Armées d’Haïti (FAD’H), bien qu’engagées, peinent encore à jouer un rôle décisif. Sous-équipées, en sous-effectif et en phase de structuration, elles n’ont pas encore la capacité d’infléchir la dynamique des gangs armés qui défient l’autorité de l’État.

Pourtant, des efforts sont en cours. Le ministère dispose d’un budget de 9 milliards de gourdes pour l’exercice en cours, destiné à la construction de 25 infrastructures militaires, à la réhabilitation de bases, à l’acquisition de véhicules et d’équipements sensibles. Des académies militaires spécialisées sont également prévues, ainsi qu’un atelier de confection d’uniformes pour renforcer l’autonomie logistique.

Sur le plan humain, 700 recrues sont en formation au Mexique, et un partenariat similaire est envisagé avec la Colombie. Une autre cohorte est déjà en formation en Martinique dans le cadre d’une coopération avec la France. Le ministre souligne aussi l’amélioration des conditions salariales, avec le paiement intégral des soldes et l’octroi de primes de risque.

Malgré ces initiatives, la présence des FAD’H reste limitée sur le terrain. Leur participation à certaines opérations conjointes avec la PNH et la BSAP, notamment dans l’Ouest et l’Artibonite, témoigne d’une volonté d’action. Mais cette implication reste ponctuelle et insuffisante face à l’ampleur de la menace. Le ministre appelle à la patience, affirmant que l’armée est en phase de montée en puissance. Une montée lente, alors que l’urgence, elle, ne faiblit pas.

La Rédaction