
La commune de Kenscoff a été de nouveau secouée par la violence armée, soulignant la fragilité persistante des zones périurbaines face à l’insécurité. Des individus lourdement armés en provenance de Cavri ont semé la panique à Viard 2, où ils ont pillé puis incendié une maison. Le maire, Massillon Jean, dénonce l’absence de consolidation durable dans les zones précédemment sécurisées par la Police nationale d’Haïti (PNH), une faiblesse qui favoriserait la réinstallation des groupes criminels, notamment ceux affiliés à la coalition terroriste « Viv Ansanm ».
Dans le même temps, Mirebalais a subi un autre assaut coordonné. Des individus venus de Canaan et de Croix-des-Bouquets ont mis le feu au marché communal, causant des pertes matérielles considérables. Ces actes témoignent d’une stratégie d’expansion territoriale des gangs, visant autant les centres économiques secondaires que les quartiers stratégiques.
En réponse, la PNH a intensifié ses opérations dans plusieurs quartiers névralgiques de la capitale, notamment à Delmas 30, Christ-Roi, Solino et Fort National. Des unités spécialisées telles que le BOID et le SWAT, accompagnées de brigadiers, ont été déployées sur le terrain. Plusieurs individus armés ont été tués, et des drones explosifs ont été utilisés pour frapper certaines bases de gangs en centre-ville.
Mais cette intensification sécuritaire ne remplace pas une stratégie d’occupation pérenne. Trop souvent, les opérations policières restent ponctuelles, sans appui logistique ni continuité, laissant les zones libérées à la merci de nouvelles infiltrations. Le manque de postes fixes et d’intervention rapide entretient un cycle d’insécurité qui sape les avancées des forces de l’ordre.
Les difficultés persistantes de la PNH à anticiper les attaques et à intervenir directement dans les bastions des groupes armés soulèvent de sérieuses questions sur la qualité du renseignement et la coordination interinstitutionnelle. Sans consolidation solide et sans présence institutionnelle durable, chaque opération victorieuse risque de devenir un simple répit, et non une véritable reconquête.
La Rédaction
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