
Le départ d’Isabel Salvador, Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU, clôt un nouvel épisode sans relief dans l’interminable feuilleton des missions onusiennes en Haïti. Reçue par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) avec les traditionnels remerciements, elle quitte un pays inchangé, miné par les mêmes violences et la même impuissance.
Tout au long de son mandat, elle s’est affichée en médiatrice et facilitatrice. Pourtant, ni les violences armées, ni l’impunité, ni la paralysie des institutions n’ont reculé.
La communication, soignée et constante, n’a jamais débouché sur des actions concrètes pour soulager la population.
Le CPT, cloisonné dans ses luttes internes, n’a su capitaliser sur cet appui diplomatique. Faute de vision nationale et de volonté politique, les opportunités de réforme ont été dilapidées, réduisant cette collaboration à un exercice d’image.
Pour de nombreux observateurs, cette fin de mission reflète l’usure des dispositifs internationaux, qui continuent d’aborder la crise haïtienne comme une urgence passagère, plutôt qu’un effondrement structurel.
Un nouveau représentant est attendu, porteur — en théorie — d’un souffle nouveau. Mais tant que les fondamentaux ne changent pas, changer l’interlocuteur ne changera pas la donne.
La Rédaction