Face à la crise, Duckenson Lorthé Bléma exhorte la jeunesse : « L’inaction n’est pas une option ! »

Ce vendredi 4 juillet 2025, sur les ondes de Scoop FM. Invité de l’émission Haïti Débat, il a dénoncé l’immobilisme mortel du pouvoir en place et exhorté la jeunesse à sortir du silence et de la résignation : « L’inaction n’est pas une option. Fòk nou leve kanpe, fòk nou aji. »

« Ils m’ont sacrifié. Mais à quoi bon ce sacrifice, si tout demeure au point mort ? L’Hôpital général est toujours fermé. Mon rêve, lui, n’est pas mort », a-t-il déclaré d’une voix ferme. ils avaient même prévu de me faire taire par les balles. Mais la destinée en a décidé autrement. Je suis encore là, vivant, parce que ma mission n’est pas terminée. »

Dr Bléma dénonce ouvertement l’immobilisme des autorités en place, ainsi que la jalousie de certains membres du pouvoir à son égard, en raison de sa détermination et de sa volonté pressante de répondre aux urgences sociales : « Ils ne comprenaient pas ma fougue. Ils redoutaient ma vitesse. Mais qu’ont-ils fait depuis que je suis parti ? Rien. Aucun projet sérieux. Aucune réponse à la douleur de la nation. »

Il a salué avec respect le travail du Dr Calil Turenne, directeur de l’Hôpital Justinien du Cap-Haïtien, qu’il considère comme un modèle de gouvernance publique efficace et transparente. En 2024, cette hôpital collectait 37 millions de gourdes, soit environ 3 millions par mois. Pourtant, sur les six premiers mois de 2025, il a déjà collecté 67 millions de gourdes, avec un pic impressionnant de 14,2 millions en mai. Une réussite qui, selon lui, témoigne de ce que peut accomplir une gestion honnête et rigoureuse.

L’ancien ministre a tenu à rappeler qu’il n’avait signé aucun chèque durant son bref passage au ministère, soulignant ainsi son refus catégorique de toute compromission. Il affirme avec clarté : « Jamais Bléma n’aurait négocié avec des bandits pour rouvrir un hôpital. Jamais. La dignité n’est pas à vendre. »

Devant la paralysie de l’action publique, il lance un appel vibrant à la jeunesse haïtienne : « Je suis avec vous. Et je resterai avec vous pour bâtir un avenir meilleur. Vous devez vous lever, vous mobiliser, vous organiser pour faire gonfler les voiles du changement. » Il insiste sur la nécessité d’un engagement générationnel : « Ce sont les jeunes qui doivent tracer la route. L’inaction n’est plus une option. C’est à vous d’agir. Maintenant. »

Interrogé sur un éventuel retour au service de l’État, Dr Bléma affirme qu’il n’avait pas sa place dans ce gouvernement, parce qu’il croit au changement et qu’il veut un autre pays. « Le moment est venu. Nous ne pouvons plus attendre. Ceux qui sont là aujourd’hui ne feront rien pour nous. S’ils avaient voulu agir, ils l’auraient déjà fait. » Et d’ajouter : « Si je devais servir à nouveau, je le ferais avec cent fois plus d’élan, plus vite, plus fort. Parce que j’ai la motivation, la passion, et la foi en Haïti. Le salut viendra du peuple. C’est le peuple qui doit sauver le peuple. »

Pour clore son intervention, Dr Bléma a lancé un appel solennel aux membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et à tous ceux qui détiennent le pouvoir en Haïti aujourd’hui : « L’heure de la récréation est terminée. Le pays ne peut plus attendre. Il faut convoquer une conférence nationale. Que tous les acteurs se mettent autour de la table pour offrir une issue réelle au peuple haïtien. Il y a urgence. »

Dans une Haïti à bout de souffle, les paroles du Dr Bléma résonnent comme un manifeste, une clameur contre l’immobilisme et un appel à la résistance collective. Face au silence de l’État, il incarne la parole d’un homme qui n’a pas renoncé à l’espoir et qui croit encore que la destinée d’un peuple se forge dans l’action, l’honneur et la foi.