Crise haïtienne : Le Collectif du 30 Janvier dénonce un Conseil présidentiel qu’il a contribué à créer

Dans une note publiée le 7 juillet 2025, le Collectif des Partis Politiques du 30 Janvier tire la sonnette d’alarme face à la dégradation accélérée de la situation sécuritaire. Les violences des gangs dans l’Artibonite et le Centre, notamment à La Chapelle et à Lascahobas, menacent la population et plongent le pays dans une crise humanitaire, écologique et politique.

Le document accuse le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), en poste depuis 15 mois, d’échec flagrant. Selon le Collectif, le CPT a été incapable de désarmer les gangs, d’assurer la sécurité, de préparer les élections, et a échoué à imposer un référendum crédible.

Pourtant, le Collectif a lui-même participé à la mise en place de ce Conseil, et y siège encore via son propre représentant, Edgar Leblanc Fils. En rejetant aujourd’hui la structure qu’il a contribué à créer, il s’expose à des critiques de contradiction et d’irresponsabilité politique.

Le Collectif appelle désormais à un départ ordonné du CPT et à la création d’un nouvel exécutif, plus à même — selon lui — de restaurer l’autorité de l’État, d’assurer le retour des déplacés, et de préparer des élections crédibles. Il prône un large consensus appuyé par un facilitateur national.

Clôturant sa note par le slogan “Acta Non Verba”, le Collectif en appelle à l’action. Mais pour nombre d’observateurs, cette prise de position illustre surtout le désaveu d’un projet auquel il a pleinement adhéré, révélant une crise non seulement institutionnelle, mais aussi de cohérence politique.

La Rédaction