Un nouveau chapitre pourrait s’ouvrir dans le bras de fer qui oppose le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) à la Primature en Haïti. Sous l’impulsion de la communauté internationale, et plus particulièrement des États-Unis et du Canada, une rencontre de haut niveau est en cours de préparation. En effet, ce jeudi 7 novembre 2024, le président du CPT, Leslie Voltaire, et le Premier ministre Garry Conille doivent se rencontrer pour tenter de résoudre leur différend. Cette réunion se tiendra sans la présence de trois conseillers du CPT, récemment éclaboussés par un scandale de corruption impliquant la Banque Nationale de Crédit (BNC).
Des tensions liées aux performances du gouvernement et à des accusations de corruption ont paralysé la relation entre les deux têtes de l’exécutif.
À l’origine de ce différend se trouvent des divergences de fond sur la gestion de l’administration, d’où la question de changement au plus haut niveau de l’État. Leslie Voltaire, à la tête du CPT, déplore l’absence de résultats et plaide pour un remaniement gouvernemental. Selon lui et ses collègues du CPT, les réformes engagées jusqu’ici peinent à produire les effets escomptés, et un changement de cap serait nécessaire pour restaurer la confiance du peuple.
De son côté, le Premier ministre Garry Conille adopte une posture plus offensive. Dans une lettre officielle adressée au CPT, il exige la mise à l’écart immédiate de trois conseillers du conseil présidentiel de transition : Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire, et Smith Augustin. Ces derniers sont inculpés dans un dossier de corruption dans l’affaire de “100 millions de gourdes” de la BNC. Ces accusations de corruption ont jeté une ombre sur le CPT, rendant plus urgente encore la nécessité d’une clarification au sein de l’institution.
Le rôle de la communauté internationale dans la médiation
Le rôle de la communauté internationale, notamment des États-Unis et du Canada, est central dans cette tentative de médiation. Selon plusieurs sources diplomatiques, Washington et Ottawa exercent une pression accrue pour que les deux parties parviennent à un compromis. Ces puissances estiment qu’un règlement rapide de cette crise est crucial pour éviter un nouvel épisode d’instabilité dans le pays, déjà fragilisé par des crises économiques et sociales.
Une rencontre à huis clos sous haute surveillance
La rencontre prévue se déroulera à huis clos et dans des conditions de sécurité appropriées. Aucun des trois conseillers incriminés ne sera présent, une exigence des États-Unis et du Canada pour assurer un climat de discussion plus serein. L’objectif de cette réunion est de mettre en place des bases communes pour résoudre le conflit, et, trouver une issue favorable.
Vers une issue incertaine
Reste à voir si cet échange parviendra à apaiser les tensions et à rétablir une forme de coopération entre le CPT et la Primature. Un remaniement ministériel, tel que proposé par Leslie Voltaire, serait-il suffisant pour restaurer la confiance de la population et des partenaires internationaux ? Ou l’exigence de Garry Conille de se séparer des conseillers mis en cause est-elle le préalable nécessaire à toute avancée ?
Quoi qu’il en soit, les regards de toute la nation et de la communauté internationale sont tournés vers cette rencontre, dans l’espoir qu’elle puisse contribuer à ramener un semblant de stabilité en Haïti.