Un appel à la régulation du transport aérien en Haïti face au monopole de Sunrise Airways

​Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a alerté le Ministre des Travaux Publics, Transport et Communication (MTPTC) sur les plaintes reçues contre Sunrise Airways et le fonctionnement de l’Autorité Aéroportuaire Nationale (AAN). La lettre du 13 août 2025 demande l’adoption de mesures immédiates pour réguler le marché du transport aérien en Haïti et protéger les intérêts de l’État.

​Depuis 2024, Sunrise Airways détient le monopole des vols commerciaux en Haïti, une situation qui, selon le RNDDH, résulte de la “volonté manifeste des autorités étatiques” de lui octroyer ce marché. Le fondateur de la compagnie, Pierre-Louis Philippe BAYARD, a publiquement exprimé son désaccord à l’ouverture du marché à un concurrent, sans que les autorités ne réagissent.

​Ce monopole a permis à Sunrise Airways d’appliquer des prix exorbitants et de fournir des services de qualité médiocre, selon le RNDDH. En cas de retard ou d’annulation de vol, les passagers ne reçoivent aucune explication et doivent se débrouiller pour reprogrammer leurs billets.

​La politique de bagages de la compagnie est également remise en cause, car elle s’apparente à une “manœuvre déplacée et malvenue d’extorquer l’argent des consommateurs”. De plus, les passagers des vols domestiques à l’aéroport du Cap-Haïtien n’ont pas de salle d’attente aménagée, ce qui est contraire à la loi organique de l’AAN et aux normes de l’OACI.

​Le Réseau soupçonne l’AAN de corruption, citant l’effacement de dettes de Sunrise Airways par son directeur général, Yves Ducarmel FRANÇOIS. En 2022, la dette de redevances aéronautiques de la compagnie a été réduite de 67%, effaçant plus de 780 000 dollars.

​Le RNDDH exhorte le ministre à réguler le marché du transport aérien et à l’ouvrir à la concurrence, car un marché monopolistique est malsain pour l’économie et rend les consommateurs vulnérables aux abus. L’organisation recommande aussi de demander des explications au directeur général de l’AAN et d’ouvrir une enquête sur la gestion de l’AAN par l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC).

La Rédaction