Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, accompagné de la Ministre de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique, Niola Lynn Sarah Octavius, a remis ce lundi un chèque de 100 millions de gourdes à la sélection nationale masculine U-17, en vue de la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2025. La cérémonie, tenue à la Primature, a réuni plusieurs hauts responsables de l’État ainsi que des membres de la Fédération Haïtienne de Football (FHF).
La remise des fonds a été présentée comme un encouragement symbolique aux jeunes Grenadiers, porteurs d’espoir et de fierté pour tout un peuple. Le sélectionneur Eddy César et son staff étaient également présents pour souligner l’importance de ce soutien officiel dans la préparation de l’équipe.
La Ministre Octavius a rappelé les exploits des U-17 haïtiens en 2007, 2019 et 2025, insistant sur la discipline et le travail acharné des jeunes sportifs. Elle a exhorté les Grenadiers à représenter Haïti avec dignité et à porter haut les couleurs nationales.
Cependant, ce geste ponctuel met en lumière une réalité préoccupante : Haïti ne dispose d’aucune politique sportive durable.
L’État agit systématiquement en pompier, injectant des fonds uniquement en prévision de succès internationaux potentiels, plutôt que de structurer un système capable d’encadrer et de former les jeunes tout au long de l’année. Le pays manque d’infrastructures, de centres de formation, de programmes régionaux et d’un suivi continu des talents.
Gally Amazan, au nom du Comité de Normalisation de la FHF, a qualifié le soutien gouvernemental d’historique. Pourtant, les experts et observateurs du sport haïtien rappellent que les coups de projecteur ponctuels ne remplacent pas un plan national : sans stratégie globale, les athlètes restent dépendants des initiatives improvisées et les chances de succès durable demeurent limitées.
Le Premier ministre a terminé son allocution en appelant à l’unité et à la fierté nationale autour du sport. Si les mots inspirent, ils mettent également en évidence le modèle récurrent de l’État haïtien, consistant à financer après coup un potentiel succès plutôt que de prévenir l’échec par une politique sportive structurée, stable et accessible à tous.
La Rédaction