
Des millions d’Haïtiens sont désormais confrontés à une insécurité alimentaire croissante, alors que les groupes armés étendent leur emprise territoriale sur plusieurs régions. Cette conclusion émane du plus récent rapport de l’IPC, l’outil international utilisé pour évaluer la faim dans les zones de crise.
L’analyse, qui couvre la période de septembre 2025 à février 2026 et propose une projection jusqu’en juin 2026, montre une détérioration continue des conditions de vie. Selon l’IPC, environ 5,7 millions de personnes sont actuellement touchées par l’aggravation de la situation alimentaire.
Parmi elles, 1,9 million — soit 17 % de la population — se trouvent dans une phase d’urgence, caractérisée par une malnutrition aiguë sévère, des pénuries alimentaires importantes et une surmortalité. De plus, 3,8 millions d’Haïtiens supplémentaires sont dans une situation critique, risquant d’épuiser leurs biens essentiels pour subvenir à leurs besoins nutritionnels.
L’organisme anticipe une détérioration encore plus marquée entre mars et juin 2026, période traditionnellement difficile en raison de la soudure. Pendant cette phase, les réserves alimentaires diminuent tandis que les prix grimpent, accentuant la vulnérabilité des populations rurales et urbaines.
L’expansion territoriale des gangs et l’effondrement économique aggravent la crise alimentaire. Dans les zones sous contrôle armé, les agriculteurs doivent négocier l’accès à leurs champs et partager leurs récoltes, tandis que les petits entrepreneurs abandonnent leurs activités, faute de sécurité.
Face à cette situation, l’IPC souligne la nécessité d’une réponse humanitaire renforcée. Il recommande d’étendre les programmes de protection sociale et de fournir une aide immédiate afin de limiter les stratégies de survie nocives adoptées par les ménages les plus pauvres.
La Rédaction
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