Un nouveau chapitre s’ouvre dans le dossier de corruption de la BNC impliquant 3 conseillers présidentiel, avec une tentative présumée de représailles au sommet de l’État. Les trois membres du Conseil présidentiel de transition (CPT) impliqués dans le scandale chercheraient à limoger Me Hans Ludwig Joseph, directeur général de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC). Cette information a été révélée par Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), lors d’une intervention sur les ondes de Radio Kiskeya, le lundi 18 novembre 2024.
Une tentative de rétorsion dénoncée
Emmanuel Vertilaire, Louis Gérald Gilles et Smith Augustin, les trois membres en question, continuent de siéger au sein du CPT malgré des preuves accablantes de leur implication dans des actes de corruption. Ces preuves, mises au jour par l’ULCC, incluent des accusations de corruption passive, de versement de pots-de-vin et d’abus de fonction.
L’enquête menée par l’ULCC a donné lieu à un rapport détaillé transmis à la justice, recommandant des poursuites judiciaires contre les trois responsables. Pourtant, plutôt que d’affronter les accusations, ces derniers semblent concentrer leurs efforts sur la destitution de Me Ludwig Joseph, le fonctionnaire à l’origine des révélations.
Un climat de tension et d’impunité
La situation met en lumière un conflit d’intérêts manifeste au sein de l’appareil étatique. Alors que le rapport de l’ULCC a déjà été confié à un juge d’instruction, les membres du CPT épinglés cherchent à écarter celui qui symbolise la lutte contre la corruption en Haïti.
Cette tentative de révoquer Me Ludwig Joseph suscite des inquiétudes quant à l’avenir de la transparence et de la redevabilité dans le pays. Pierre Espérance a rappelé l’importance de protéger les institutions telles que l’ULCC, indispensables pour réprimer la corruption et renforcer l’État de droit.
Vers une justice indépendante ?
Alors que le dossier est désormais entre les mains de la justice, la question demeure : les institutions judiciaires sauront-elles résister aux pressions politiques pour faire triompher la vérité ?
Le sort de Me Ludwig Joseph, tout comme celui des trois membres du CPT, pourrait bien devenir un baromètre de la volonté réelle des autorités haïtiennes de combattre la corruption et de garantir l’indépendance des institutions publiques.