Médecins Sans Frontières suspend temporairement ses opérations à Port-au-Prince face à l’insécurité croissante

Dans un contexte de violence endémique en Haïti, l’organisation humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé, mardi 19 novembre, la suspension temporaire de ses activités médicales dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Cette décision fait suite à une escalade des menaces et agressions subies par son personnel et ses patients, provenant à la fois de gangs criminels et des forces de l’ordre.

Retour sur les faits

Le 11 novembre, deux patients de MSF ont été exécutés après une attaque contre une ambulance de l’organisation. Le personnel présent a également été agressé. Cet événement tragique s’inscrit dans une série d’incidents violents survenus dans les zones de Port-au-Prince, Tabarre et Delmas. Les agressions verbales et physiques perpétrées par des membres de la police nationale ainsi que par des brigades de vigilance ont aggravé une situation déjà intenable.

Face à cette insécurité croissante, MSF a annoncé que, dès le mercredi 20 novembre, elle suspendrait la réception et le transfert de patients dans ses cinq structures de Port-au-Prince. Christophe Garnier, chef de mission de MSF en Haïti, a précisé que la reprise des activités dépendra de l’amélioration des conditions sécuritaires.

Des services maintenus partiellement

Malgré cette suspension, MSF s’efforcera de poursuivre les soins aux patients déjà pris en charge dans ses locaux. Par ailleurs, ses cliniques mobiles dans la région métropolitaine ainsi que les activités de santé maternelle dans le département du Sud, notamment dans la commune de Port-à-Piment, resteront opérationnelles.

Un appel urgent à la protection

Cette décision marque un point critique dans la mission de MSF en Haïti, un pays où l’accès aux soins est vital mais entravé par l’insécurité. L’organisation rappelle l’importance du respect du travail humanitaire et de la protection des patients et du personnel médical, particulièrement dans des contextes de crise.

En suspendant temporairement ses opérations à Port-au-Prince, MSF adresse un message clair : la violence ne doit pas entraver l’accès aux soins et le respect de la neutralité humanitaire. Mais elle pose aussi une question cruciale sur l’avenir des interventions médicales dans un pays où les besoins sont plus pressants que jamais.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *