La réunion qui s’est tenue cette semaine entre les représentants de la CARICOM et les parties prenantes de la scène politique haïtienne n’a abouti à aucune avancée concrète, révélant une fois de plus les profondes divisions qui paralysent le processus de transition en Haïti. Alors que certains souhaitaient l’exclusion des trois conseillers-présidents impliqués dans l’affaire de la BNC, d’autres préconisaient une reconfiguration totale du Conseil Présidentiel de Transition avec l’intégration de neuf nouvelles figures.
Véritable impasse lors de la réunion entre CARICOM et les acteurs politiques. La réunion tenue entre les personnalités de la CARICOM et les représentants des parties prenantes n’a pas abouti à des résultats concrets.
L’impasse actuelle reflète les défis majeurs auxquels est confrontée la Transition, tandis que la nécessité d’une entente politique devient de plus en plus pressante pour sortir de la crise.
Des demandes divergentes sur la restructuration du Conseil Présidentiel
Au cœur des débats, plusieurs propositions ont émergé, témoignant de visions radicalement différentes quant à l’avenir du Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Une première frange des représentants politiques a demandé la mise à l’écart des trois conseillers-présidents épinglés dans l’affaire de la Banque Nationale de Crédit (BNC). Bien que ces derniers bénéficient toujours de la présomption d’innocence, leur maintien suscite des tensions croissantes au sein des acteurs politiques.
D’autres intervenants, pour leur part, ont proposé une reconfiguration totale du CPT. Selon eux, il serait nécessaire d’intégrer neuf nouvelles personnalités pour donner un nouveau souffle à la Transition. Cette position traduit un appel à un changement profond dans la composition et la gouvernance du Conseil actuel, jugé inefficace par certains.
Malgré ces divergences marquées, Patrick Norzèus, représentant de RED, a tenu à rappeler que la priorité essentielle de la Transition doit rester la lutte contre l’insécurité qui gangrène le pays et l’organisation d’élections libres et transparentes. Ce message s’adresse aux acteurs politiques, les exhortant à ne pas perdre de vue l’urgence des défis auxquels est confrontée la population haïtienne.
Constatant ces désaccords persistants, les représentants de la CARICOM ont appelé les différents acteurs à trouver un consensus clair afin de permettre l’organisation d’une nouvelle rencontre. La CARICOM, qui joue le rôle de médiateur dans ce processus, estime qu’un accord entre les secteurs politiques est indispensable pour garantir une sortie de crise durable.
Absence remarquée du leader de Pitit Dessalines
Un élément notable de cette réunion a été l’absence remarquée du leader de Pitit Dessalines, qui a choisi de boycotter la rencontre. Pour lui, la mission de la CARICOM en Haïti a pris fin dès la mise en place du Conseil Présidentiel de Transition. Ce désengagement marque un point de rupture et souligne les défis que rencontre la CARICOM pour rallier l’ensemble des parties prenantes autour d’une solution commune.
Ce nouveau blocage illustre les profondeurs des divisions au sein de la classe politique haïtienne. Entre les accusations, les luttes d’influence et les revendications opposées, le processus de Transition peine à avancer. Pendant ce temps, la population continue de faire face à une insécurité croissante et à l’absence de perspectives électorales claires.