À la réunion de la Caricom, André Michel plaide pour la mise à l’écart des 3 conseillers présidentiels inculpés

Invité le mardi 17 décembre 2024 à l’émission Le Rendez-vous avec Volcy Assad, André Michel, représentant de l’accord du 21 décembre, a présenté les conclusions d’une réunion tenue la veille avec des éminentes personnalités de la Caricom. Lors de cette rencontre, qui a regroupé une quarantaine de participants issus des principaux secteurs de la vie nationale, la crise institutionnelle et sécuritaire a été largement débattue, avec un focus particulier sur le Conseil Présidentiel de Transition (CPT).

Une transition en péril

André Michel a confirmé que l’ensemble des intervenants partageait le même constat : « La situation est catastrophique. » Il a pointé du doigt le scandale impliquant la Banque Nationale de Crédit (BNC), qui a sérieusement écorné la crédibilité du CPT. Trois conseillers présidentiels sont accusés d’avoir extorqué 100 millions de gourdes à Raoul Pierre Louis, un scandale qui, selon Michel, « représente une menace pour la transition. »

Devant cette impasse, deux approches principales se dessinent : une recomposition complète du CPT avec l’introduction de nouvelles figures et le remplacement des trois conseillers impliqués dans le scandale, une solution privilégiée par une partie des participants, notamment les représentants du secteur privé.

La position de l’accord du 21 décembre est sans ambiguïté : les trois conseillers doivent être évincés. Toutefois, André Michel s’oppose fermement à une dissolution totale du CPT, estimant que cela compromettrait davantage le processus de transition.

Les recommandations des parties prenantes

Outre le dossier du CPT, la réunion a permis de dégager un consensus sur la nécessité de former un gouvernement d’union nationale. « L’actuel gouvernement n’a pas été formé dans les règles », a déploré André Michel. Cette proposition vise à restaurer la confiance entre les différents acteurs et à renforcer la légitimité des institutions de transition.

Cependant, Michel a averti qu’il serait difficile d’aboutir à une solution unique : « Deux grandes tendances émergeront probablement : la réduction du nombre de membres du CPT ou le remplacement de l’ensemble des neuf membres. »

La Caricom, dans son rôle de médiateur, prévoit de convoquer une nouvelle rencontre avant Noël pour avancer sur plusieurs pistes brûlantes de l’actualité.

Sauver la transition

Malgré l’urgence de la situation, André Michel reste prudent quant aux délais imposés par la Caricom : « Nous devons mettre les bouchées doubles pour relancer les discussions et sauver le processus. » Selon lui, il incombe à la communauté nationale et internationale de trouver un terrain d’entente afin d’éviter l’effondrement total du pays.

Alors que le pays est en proie à une crise multidimensionnelle, les attentes sont grandes pour que les négociations en cours aboutissent à des mesures concrètes. Le redressement du CPT, jugé essentiel par André Michel et plusieurs parties prenantes, pourrait être une première étape vers une stabilisation politique. Cependant, la persistance de l’insécurité et la fragilité des institutions compliquent la mise en œuvre rapide de ces solutions. La prochaine rencontre de la Caricom sera donc cruciale pour tracer une voie claire vers une transition crédible et inclusive.

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