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L’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) a été le théâtre d’une tragédie lors de sa réouverture ratée le 24 décembre dernier. Parmi les nombreuses victimes, au moins trois journalistes et un agent de police, Jean Masner Coulanges, ont dû être transférés à Cuba pour recevoir des soins médicaux adaptés à la gravité de leurs blessures.
Prévu initialement pour le mercredi 29 janvier, le vol organisé par le gouvernement haïtien pour acheminer les blessés vers Cuba a été reporté en raison de mauvaises conditions météorologiques. L’appareil, qui se trouvait déjà stationné au Cap-Haïtien, n’a pas pu rejoindre l’aérogare Guy Malary à Port-au-Prince, où les victimes attendaient d’embarquer.
Dans l’attente d’une solution, les journalistes blessés ont été transportés par hélicoptère à Bourdon avant d’être finalement redirigés vers l’aéroport du Cap-Haïtien dans l’après-midi du même jour. En revanche, l’agent de police Coulanges, dont le genou est gravement touché, n’a pas pu faire partie du voyage initial. Selon Joseph Guyler C. Delva, citant une source officielle, il devrait rejoindre ses compagnons de voyage sous peu afin que le vol vers La Havane puisse enfin décoller.
Cette vague de violence a éclaté le 24 décembre dernier lors de la tentative de réouverture de l’HUEH, le plus grand centre hospitalier du pays. L’événement a viré au drame avec la mort tragique de deux journalistes, Jimmy Jean et Markendy Natoux, tués sur place. En plus de ces pertes humaines, plus d’une quinzaine de personnes ont été blessées, certaines grièvement.
Face à cette situation dramatique, le ministre de la Santé publique et de la Population de l’époque, le Dr. Duckenson Lorthé Bléma, a été démis de ses fonctions par le Conseil présidentiel de transition (CPT).
Cet incident s’inscrit dans un contexte particulièrement inquiétant pour les professionnels des médias en Haïti, qui font face à une insécurité croissante dans l’exercice de leur métier. La violence contre les journalistes et les membres des forces de l’ordre témoigne d’un climat de tension persistant dans le pays, rendant leur travail de plus en plus périlleux.
Alors que les blessés sont désormais pris en charge à Cuba, les circonstances de cette réouverture avortée continuent de susciter des interrogations. La communauté journalistique et les organisations de défense des droits de l’homme réclament des explications et des mesures concrètes pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent.