Le 10 mars 2025, l’administration du président Donald Trump a annoncé le lancement de l’application mobile “CBP Home“, une initiative qui marque un tournant significatif dans la politique migratoire des États-Unis. Cette nouvelle application remplace “CBP One“, mise en place sous l’administration Biden, et introduit une fonctionnalité inédite intitulée “Intent to Depart” (“Intention de Partir”). Cette fonction permet aux immigrants en situation irrégulière ou dont le permis de séjour a été révoqué de notifier volontairement le gouvernement américain de leur intention de quitter le territoire.
Sous l’administration Biden, l’application “CBP One” avait été conçue pour faciliter les demandes d’asile et les entrées légales aux États-Unis. Elle permettait aux migrants de programmer des rendez-vous aux points d’entrée pour présenter leurs demandes d’asile, contribuant ainsi à réduire les traversées illégales. Près d’un million de migrants, notamment des Haïtiens, avaient pu entrer légalement aux États-Unis grâce à cette application, bénéficiant de permis de séjour de deux ans.
Cependant, l’arrivée de l’administration Trump a entraîné un changement radical. Le 20 janvier 2025, “CBP One” a été officiellement abandonnée, et remplacée par “CBP Home”, une application axée sur l’auto-déportation des immigrants en situation irrégulière. Cette transition reflète un virage politique majeur, passant d’une approche centrée sur l’intégration des migrants à une stratégie de dissuasion et d’application stricte des lois sur l’immigration.
Les fonctionnalités de “CBP Home“
L’application “CBP Home” est disponible gratuitement sur les plateformes Apple et Android. Outre la fonctionnalité phare “Intent to Depart”, elle offre plusieurs services aux utilisateurs, notamment :
La possibilité de demander et de payer un formulaire I-94 jusqu’à sept jours avant leur arrivée aux États-Unis.
La consultation des temps d’attente aux postes-frontières. La soumission de manifestes pour les opérateurs de bus.
Selon le Département de la Sécurité intérieure (DHS), l’objectif de cette application est de protéger le peuple américain contre les “invasions” migratoires, conformément à l’Executive Order 14159 signé par le président Trump. Le DHS affirme que l’auto-expulsion est l’option la plus sûre pour les immigrants sans papiers, car elle permet d’économiser les ressources publiques et de concentrer les efforts sur les criminels dangereux.
Le secrétaire du DHS, Kristi Noem, a défendu l’application en déclarant qu’elle offre aux immigrants la possibilité de se retirer volontairement des États-Unis, leur permettant ainsi de revenir légalement à l’avenir et de réaliser le “rêve américain”. Elle a également averti que ceux qui ne choisissent pas cette option seront localisés, expulsés et ne pourront plus revenir.
Cependant, cette initiative n’a pas manqué de susciter des critiques. Certains doutent de l’efficacité de l’application et de la volonté des immigrants de l’utiliser. Des préoccupations ont également été soulevées concernant la confidentialité des données et le risque de surveillance gouvernementale accrue. Les défenseurs des droits des migrants estiment que cette politique pourrait exacerber les difficultés auxquelles sont confrontés les immigrants sans papiers, tout en ne résolvant pas les problèmes structurels du système migratoire américain.
Le lancement de “CBP Home” s’inscrit dans une série de mesures visant à renforcer l’application des lois sur l’immigration. À partir du 11 avril 2025, une nouvelle réglementation exigera que les immigrants en situation irrégulière se registrent auprès du gouvernement, sous peine d’amendes ou d’emprisonnement. Cette mesure, combinée à l’application, illustre la détermination de l’administration Trump à réduire le nombre d’immigrants sans statut légal sur le territoire américain.
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