
La rencontre entre le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et les associations de médias haïtiens, ce 23 mai 2025, intervient dans un contexte tendu marqué par les critiques de Radio Kiskeya, qui a dénoncé son exclusion des activités officielles du gouvernement. L’initiative du CPT semble avant tout répondre à cette polémique, cherchant à désamorcer les accusations de marginalisation d’une partie de la presse nationale.
Cependant, cette réunion soulève des interrogations sur la réelle volonté de l’État de garantir une relation transparente et équitable avec tous les acteurs médiatiques.
Alors que le CPT met en avant l’objectif de collaboration pour mieux informer la population sur la réforme constitutionnelle, la démarche apparaît pour certains comme une tentative de contrôle du récit médiatique. En effet, les organisations invitées, l’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH) et l’Association des Médias Indépendants d’Haïti (AMIH), bien qu’influentes, ne représentent pas l’ensemble du paysage médiatique haïtien.

L’absence notable de Radio Kiskeya, qui a pourtant longtemps été un acteur clé du débat public, témoigne des tensions persistantes entre l’État et certains médias critiques.
La question de la liberté de la presse reste centrale dans cette affaire. Les dénonciations de Radio Kiskeya sur les pratiques du CPT ont mis en lumière une inquiétude grandissante quant à l’espace accordé aux médias indépendants dans le processus démocratique. Face aux pressions politiques et aux enjeux liés à la réforme constitutionnelle, l’accès à une couverture médiatique large et non sélective est crucial pour assurer une compréhension équitable du projet de Constitution.
Cette rencontre ne suffit pas à rassurer ceux qui s’interrogent sur la volonté réelle du CPT d’inclure toutes les voix du paysage médiatique.
Si cette réunion peut être perçue comme un premier pas vers un dialogue, elle ne dissipe pas les doutes sur la mise à l’écart de certains médias critiques. Une véritable collaboration entre l’État et la presse ne peut se construire sur des exclusions, mais plutôt sur une approche inclusive qui respecte le rôle fondamental des médias dans la consolidation démocratique.
La Rédaction
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