
Invitée sur le plateau de France 24, l’écrivaine et militante haïtienne Monique Clesca a lancé un appel direct au président Emmanuel Macron, l’exhortant à reconnaître ce qu’elle qualifie de « dette morale et historique » que la France a envers Haïti. Une déclaration forte, dans un contexte où le pays caribéen traverse l’une des pires crises de son histoire.
Selon Monique Clesca, on ne peut pas comprendre la situation actuelle d’Haïti sans la replacer dans son contexte historique. Elle évoque notamment le poids du passé colonial et l’indemnité imposée par la France après l’indépendance d’Haïti en 1804 — une indemnité qui a freiné le développement du pays pendant des générations.
« On ne peut pas parler de la crise actuelle sans parler de l’exploitation historique d’Haïti, en particulier par la France. Ce que nous demandons, c’est une reconnaissance, une justice, et des réparations », a-t-elle déclaré.
Clesca a également critiqué le manque de réponse adéquate de la communauté internationale, qu’elle relie à une forme de racisme systémique : le fait que le peuple haïtien soit majoritairement noir influencerait, selon elle, la manière dont la souffrance d’Haïti est perçue et traitée sur la scène mondiale.
Elle appelle Emmanuel Macron à aller au-delà des mots ou des gestes symboliques, pour adopter une posture responsable, en reconnaissant le rôle de la France dans la détérioration historique de la situation haïtienne.
« Haïti n’est pas seulement un pays en crise, c’est une victime de l’Histoire », a insisté Monique Clesca.
Jusqu’à présent, l’Élysée n’a pas réagi publiquement aux déclarations de Monique Clesca. Mais ses propos résonnent déjà sur les réseaux sociaux et dans les milieux intellectuels francophones, où les appels à la justice historique se multiplient.
L’intervention de Monique Clesca remet en lumière une question essentielle : la nécessité, pour les anciennes puissances coloniales, de reconnaître leur responsabilité historique. Pour Haïti, cette reconnaissance ne représente pas seulement un acte de mémoire, mais un pas vers la réparation et la dignité.
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