Deux siècles après l’ordonnance du roi Charles X reconnaissant l’indépendance d’Haïti, la République française pose un acte fort de mémoire et de responsabilité. En ce 17 avril 2025, le Président de la République a prononcé depuis l’Élysée une déclaration solennelle marquant une nouvelle étape dans la relation franco-haïtienne, fondée sur la reconnaissance des injustices passées et la volonté de construire un avenir partagé.
Le chef de l’État est revenu sur la décision de 1825, qui, tout en consacrant l’indépendance d’Haïti, imposait au jeune État une indemnité exorbitante en échange de la fin des hostilités. Cette dette, étalée sur plusieurs décennies, a lourdement hypothéqué le développement économique, politique et social du pays. « Cette décision plaçait un prix sur la liberté d’une jeune Nation », a-t-il affirmé avec gravité.
Reconnaître cette page sombre de l’Histoire, c’est selon lui « refuser l’oubli et l’effacement », mais aussi assumer la part de vérité nécessaire à une mémoire partagée. Dans cet esprit, le Président de la République a annoncé la création d’une commission mixte d’historiens franco-haïtiens. Cette instance indépendante aura pour mission d’examiner les dimensions multiples de cet héritage, depuis l’impact de l’indemnité de 1825 jusqu’aux représentations croisées et aux évolutions diplomatiques du XXe siècle.
Présidée conjointement par Yves Saint-Geours et Gusti-Klara Gaillard Pourchet, la commission formulera, à l’issue de ses travaux, des recommandations aux deux gouvernements afin d’en tirer des leçons durables et de contribuer à l’apaisement des relations.
Au-delà de la mémoire, le Président a réaffirmé l’engagement de la France aux côtés d’Haïti face aux défis contemporains. Sécurité, justice, santé, éducation, démocratie, mais aussi patrimoine et culture : autant de domaines dans lesquels la coopération sera renforcée. Il a par ailleurs condamné sans équivoque toute tentative de déstabilisation des autorités de transition.
« La mémoire n’est pas un fardeau, mais une force qui éclaire les esprits », a-t-il conclu. En reconnaissant la vérité de l’Histoire, la France tend la main à Haïti pour écrire ensemble un avenir fondé sur le respect, la solidarité et le dialogue.
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