
L’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a perquisitionné les bureaux du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique (MJSAC), situés sur la Route de Frères. Cette opération a été déclenchée à la suite d’un rapport révélateur du collectif Ensemble Contre la Corruption (ECC), qui évoque de graves irrégularités administratives et financières.
Selon le rapport de l’ECC, les accusations ciblent directement la ministre Niola Lynn Sarah Devalis Octavius, désignée en juin 2024 par le gouvernement Conille. Issue du secteur interreligieux et représentante du REN (Rassemblement pour une Entente Nationale), elle fait désormais face à une avalanche de dénonciations.
Deux cartes institutionnelles auraient été utilisées à des fins personnelles. Alimentées mensuellement à hauteur de plusieurs millions de gourdes, ces cartes — selon des témoignages internes — serviraient à couvrir des dépenses étrangères à la mission du ministère.
Alors que le quota mensuel de carburant aurait doublé, le personnel déclare souffrir de pénuries chroniques. Aucune trace documentaire ne permet de justifier la distribution ni l’utilisation réelle des ressources disponibles.
Le rapport signale que plus de 15 millions de gourdes ont été dépensés sans preuves de livraison ni de prestations. Aucun employé interrogé n’a confirmé la réception des biens associés à ces décaissements.
GER Consult, dirigé par un proche de la ministre, aurait obtenu un contrat de plus d’un million de gourdes sans appel d’offres clair. Ce contrat, signé avant la démission officielle du bénéficiaire, suscite des soupçons de délit d’initié.
Un montant de 10 millions de gourdes destiné aux festivités nationales de 2024 a été émis, mais une partie des fonds aurait circulé en espèces sans pièce justificative. Le solde résiduel retrouvé sur le compte en janvier 2025 est dérisoire : 832 gourdes.
Douze chèques destinés à des contractuels auraient été soustraits par un proche de la ministre. Ce dernier est aussi cité dans d’anciennes affaires liées à des lettres officielles vendues pour faciliter l’obtention de visas américains.
Plusieurs documents comptables ont été saisis, et des cadres du ministère, dont le comptable principal, ont été auditionnés. L’affaire pourrait ouvrir la voie à une enquête judiciaire approfondie.
La Rédaction