
Le 1er octobre a marqué le coup d’envoi de l’année académique 2025-2026. Mais cette rentrée s’est déroulée dans un climat de terreur, sur fond d’exil forcé et de précarité extrême. Des milliers de familles, déplacées par les violences des gangs, survivent dans des abris de fortune, tandis que de nombreux parents restent impuissants face à l’impossibilité d’envoyer leurs enfants à l’école.
Les élèves sont appelés à regagner les bancs dans un contexte où plus de 1 600 établissements scolaires restent fermés, privant 243 000 enfants d’instruction, selon les Nations Unies.
Plusieurs lycées emblématiques, tels qu’Alexandre Pétion, Anténor Firmin et Daniel Fignolé, ont été relocalisés. D’autres ont vu leur population scolaire se dissoudre dans les flux de déplacés.
Autour du Champ de Mars, des écoles demeurent inaccessibles, la zone s’étant transformée en champ de bataille entre groupes armés et forces de l’ordre. Certaines institutions, comme le lycée Marie-Jeanne et le lycée des jeunes filles de Carrefour-Feuilles, ont été reconverties en centres d’hébergement.
Le président du Conseil présidentiel de transition a salué la rentrée dans un communiqué dépourvu de données précises ou d’objectifs concrets. Il s’est contenté d’encourager les élèves ayant bravé les circonstances pour reprendre le chemin de l’école.
Dans ses déclarations, il a félicité les familles et les enfants ayant eu le courage de regagner les salles de classe malgré la terreur. Mais cette reconnaissance n’a été suivie d’aucune mesure concrète pour garantir leur sécurité.
Le dirigeant du CPT a affirmé que ses interventions avaient permis à certains élèves de rejoindre les classes. Or, aucune donnée chiffrée n’est venue étayer ses propos, alimentant les doutes sur la portée réelle de ces efforts.
Pendant ce temps, des enfants continuent de perdre la vie, victimes des affrontements entre gangs ou des frappes de drones policiers. Ce drame a assombri le jour de la rentrée, révélant l’extrême cruauté des conditions dans lesquelles survivent les familles haïtiennes.
La Rédaction
Laisser un commentaire