Dans la soirée du dimanche 15 décembre, l’hôpital Bernard Mevs, l’un des derniers établissements de santé encore fonctionnels à Port-au-Prince, a été la cible d’une attaque menée par des hommes armés, selon les informations rapportées par Radio Télé Galaxie (RTG).
Les assaillants ont tenté de pénétrer dans ce centre hospitalier, vital pour la population haïtienne confrontée à une crise sanitaire et sécuritaire sans précédent. Cependant, l’intervention rapide des forces de l’ordre a permis de repousser les bandits et de sécuriser le périmètre de l’hôpital.
Une crise sanitaire aggravée par l’insécurité
Cette attaque survient dans un contexte où accéder à des soins médicaux est devenu un véritable défi pour les habitants de la capitale haïtienne. L’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH), le plus grand établissement public du pays, est hors service depuis environ dix mois. Cet hôpital a été occupé pendant plusieurs semaines par des membres de la coalition criminelle « Viv Ansanm », qui y avaient établi leur base.
Bien que plusieurs interventions des forces de l’ordre aient permis de repousser ces gangs, les promesses de réhabilitation de l’HUEH, formulées par l’ancien Premier ministre Garry Conille, n’ont pas été tenues. M. Conille avait effectué deux visites sur le site et annoncé un plan de remise en service. Cependant, son éviction après cinq mois à la Primature a mis fin à ces engagements, laissant le principal hôpital du pays à l’abandon.
Une population laissée pour compte
Les attaques contre des infrastructures essentielles comme l’hôpital Bernard Mevs illustrent l’ampleur de la crise en Haïti. La combinaison de l’insécurité et de la paralysie des institutions de santé place la population dans une situation critique, où chaque jour devient un combat pour survivre.
Face à cette nouvelle attaque, les appels à une réponse forte et coordonnée des autorités se multiplient. Mais la question demeure : Haïti pourra-t-elle surmonter ces défis alors que ses institutions sont minées par l’instabilité politique et l’emprise des groupes armés ?