La Cour de cassation française a confirmé la condamnation de Nicolas Sarkozy pour corruption et trafic d’influence, rendant la décision irrévocable. L’ancien président de la République, âgé de 69 ans, écope ainsi d’une peine de trois ans de prison, dont un an ferme, qu’il devra purger sous surveillance électronique.
Cette condamnation s’inscrit dans le cadre de l’affaire des “écoutes“, également appelée affaire “Bismuth“. Les faits remontent à 2014, lorsque les enquêteurs découvrent que Nicolas Sarkozy et son avocat, Thierry Herzog, communiquaient via des téléphones enregistrés sous des identités fictives. L’objectif : obtenir des informations confidentielles auprès du magistrat Gilbert Azibert sur une enquête concernant Sarkozy, en échange d’un poste prestigieux à Monaco pour ce dernier.
Les investigations ont révélé un pacte de corruption caractérisé, qui a conduit à une condamnation initiale en mars 2021. Cette peine avait été confirmée en appel en mai 2023.
Une peine exemplaire
Avec la décision de la Cour de cassation, l’ancien chef de l’État devient le premier président sous la Ve République à être définitivement condamné à une peine de prison ferme pour des faits de corruption. Il devra porter un bracelet électronique pendant un an, en plus de se voir privé de ses droits civils et civiques pendant trois ans. Cette interdiction l’empêche notamment de se présenter à des fonctions électives ou politiques durant cette période.
Nicolas Sarkozy, qui a toujours clamé son innocence, a vivement réagi à cette décision. Sur le réseau social X, il a dénoncé une “injustice profonde” et annoncé son intention de saisir la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Selon lui, le processus judiciaire aurait été entaché de violations de ses droits fondamentaux.
Une série d’affaires judiciaires
Cette condamnation n’est pas la seule affaire judiciaire pesant sur Nicolas Sarkozy. Il est également mis en examen pour le financement présumé illégal de sa campagne présidentielle de 2007, impliquant des fonds libyens. Un procès dans ce dossier est prévu pour janvier 2025, ce qui pourrait encore assombrir son héritage politique.
Avec cette condamnation définitive, Nicolas Sarkozy entre dans l’histoire cette fois par la petite porte, sous un angle bien différent de celui de son parcours présidentiel, marqué par des réformes majeures et une empreinte durable sur la politique française.