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Les récentes prises de position de certains acteurs politiques en Haïti ont suscité une vive controverse, en particulier autour des déclarations de Liné Balthazar, président du Parti haïtien Tèt Kale (PHTK). Ce dernier a ouvertement évoqué la possibilité de considérer les propositions d’une coalition criminelle connue sous le nom de « Viv Ansanm », notamment l’idée de remplacer le Conseil présidentiel de transition (CPT) par un juge de la Cour de cassation. Cette déclaration a immédiatement été dénoncée par Leslie Voltaire, président du CPT, qui y voit une menace grave contre les institutions républicaines.

Dans un message publié sur son compte X le dimanche 12 janvier, Leslie Voltaire a qualifié cette prise en compte des propositions des gangs de « scandaleuse » et « menaçant directement les fondements de la République ». Selon lui, cette posture est une « trahison des valeurs républicaines » et, plus encore, une « insulte à la mémoire des victimes des violences perpétrées par ces groupes armés ».

Une menace pour la souveraineté nationale

Voltaire a pointé du doigt plusieurs partis politiques, dont EDE, Accord 21 décembre et le Collectif 30 janvier, qui auraient envoyé un document à la Caricom soutenant l’idée avancée par « Viv Ansanm ». Selon lui, cette démarche est non seulement « irresponsable », mais également une atteinte grave à la souveraineté nationale. « Des partis politiques ont choisi de dialoguer avec des collectifs criminels, au mépris de nos institutions et de notre mémoire collective. En tant que président du CPT, je rejette avec la plus grande fermeté cette tentative de légitimation de l’illégitimité,» a déclaré Leslie Voltaire.


Des mesures juridiques envisagées

Voltaire a également annoncé que le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et le ministre de la Justice Patrick Pélissier ont été instruits pour engager des actions légales contre les partis ayant soutenu ces propositions. Il estime que ces choix politiques doivent être sanctionnés pour leur potentiel de déstabilisation et leur mépris des principes républicains.

Lors d’une interview accordée à Magik9 le 10 janvier, Liné Balthazar a confirmé que la coalition « Viv Ansanm » proposait de remplacer le CPT par la Cour de cassation et que cette suggestion figurait parmi les propositions soumises à la Caricom. Tout en niant tout lien direct avec les groupes armés, Balthazar a justifié cette démarche en expliquant qu’il était important de tenir compte de leur poids dans les discussions sur l’avenir politique du pays.

Cette position a déclenché une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, où de nombreux citoyens et observateurs ont condamné ce qu’ils perçoivent comme une tentative de normalisation des groupes armés dans le processus politique.

Pour Leslie Voltaire, une chose est claire : « La République ne doit jamais être livrée aux ennemis de la paix et de la démocratie. »