Les 100 premiers jours du multicephale CPT/Conille affichent déjà un bilan similaire à ces prédécesseurs. Après la parade spectaculaire du PM au champs de Mars qui etait un defi majeur à ceux qui l’ont précédé nul point positif ne peut être assigné à son bulletin trimestriel. De nouveaux territoires perdus, scandale de corruption au plus haut niveau de l’État, marchandage pour des postes de directeur general, misère, chômage, la crise économique gangrène, l’inflation ne cesse de grimper et les déplacés dans les camps de fortune augmentent de jours en jours. Toujours le même refrain des gloutons insatiables au table des deniers de la République, des promesses fallacieuses, alors que le temps passe. Déjà 100 jours de gouvernance avec un bilan pour le moins satisfaisant.
Les politiciens haïtiens ont définitivement un seul dénominateur commun des promesses en veux-tu en voilà. Mais passer de la parole aux actes est une autre réalité. Depuis leur installation, Garry Conille et son cabinet ministériel peine à trouver la bonne formule pour améliorer les conditions de vie pénible d’une population qui agonise.
En sécurité, aucun territoire perdu récupéré
La sécurité est selon le docteur Garry Conille la priorité de son gouvernement. Quelques jours après son installation, un contingent de 400 officiers Kényans ont foulé le sol haïtiens. Des dizaines de blindés commandés par le gouvernement précédent arrivent finalement en Haïti, des armes et des munitions ont été acheminés pour renforcer les capacités des forces de sécurité nationale et multinationale.
Dans la présentation de son bilan, M. Conille a salué les résultats des opérations menées par les forces de l’ordre visant à déloger les gangs. Il a exprimé sa satisfaction quant à la collaboration efficace entre les policiers et soldats haïtiens et les membres de la mission multinationale.
Le locataire de la Primature s’est aussi félicité des cargaisons d’armes et munitions arrivés à Port-au-Prince pour renforcer les capacités opérationnelles des agents. Il a assuré que Haïti disposera bientôt d’hélicoptères pour renforcer les opérations et mieux attaquer les gangs jusqu’à leur dernier retranchement.
Toutefois, jusqu’à présent la montagne a accouché d’une souris. Certes, des opérations ont été lancées menées conjointement entre la PNH,les Forces armées et les officiers kenyans mais jusque là aucun territoire n’a été récupéré, aucun gang n’a été délogé, aucun chef de gang notoire n’a été stoppé.
Théâtre de plusieurs affrontements entre gangs et policiers, Bel Air, Bas-Delmas, Solino sont toujours contrôlés par des gangs. Alors que des territoires perdus comme Gressier, Martissant, Canaan, Croix-des-Bouquets, Cité-Soleil, Pernier entre autres sont encore à la merci des malfrats.
Des déplacés internes qui augmentent, des camps de fortune qui explosent, des assassinats en cascade, viols à répétition etc.
Un système sanitaire dépassé
Le Premier ministre a salué les efforts consentis par le ministère de la santé pour desservir la population contre vents et marées.
Et pourtant le docteur Garry Conille, médecin de formation n’a rien fait pour remembrer le secteur sanitaire. Des hôpitaux dysfonctionnels y compris le plus grand centre hospitalier du pays l’HUEH, pénurie de médicaments, soins de santé exécrables.
La santé en Haïti est telle qu’un malade qui saigne partout. On est dépassé par les évènements. Des professionnels de santé fuient le pays en grand nombre. Les organismes de santé internationaux dont la MSF sont souvent contraints de réduire leurs activités en raison des activités criminelles des gangs.
Une crise économique aggravée
Le chef du gouvernement se réjouit des avancées significatives enregistrées dans le pays en matière d’économie. Il a lui-même fait de la ministre de l’économie et des finances pour exécuter sa politique budgétaire.
Mais, dpuis l’installation de Conille aucune mesure concrète liée à une relance économique n’a été instituée. Un budget rectificatif a été adopté pour aucu résultat palpable.
La crise fait rage, le pouvoir d’achat de la population ne fait que diminuer, l’inflation ne cesse de grimper, les indicateurs économiques sont au rouge, le prix des produits de première nécessité explosent.
Une justice déséquilibrée
La justice élève une nation en Haïti elle est au service de la politique. La justice est représentée par une femme aux yeux bandés pour assurer l’égalité de tous devant la loi et l’impartialité. Mais en Haïti la justice est au prix du favoritisme.
Si pour le Premier ministre la justice se renforce en Haïti sur son gouvernement qui veut à tout prix combattre l’impunité. Décréter l’état d’urgence pour mater l’insécurité, combattre la détention préventive prolongée etc.
Le ministre de la justice Carlos Hercule est un ancien avocat de Garry Conille. Depuis son ascension au ministère, la justice serait comme instrumentalisée. Plusieurs anciens clients du ministre notamment Robinson Pierre Louis et Edwine Tonton ont été libérés pour des raisons humanitaires alors que les charges n’ont pas été annulées.
Les conditions de détention n’en parlons pas.
Un scandale de corruption à la magistrature suprême de l’État
Les 100 premiers jours de Conille auront été marqué par un dossier de corruption au plus haut niveau de l’État. Des conseillers présidentiels auraient tenté de corrompre le président de la BNC. La faramineuse somme de 100 millions de gourdes auraient été exigé par des membres de l’exécutif. Aucune lumière n’a été faite jusqu’à présent et qui pis est, les présumés corrupteurs sont encore en poste alors que le dénonciateur a été révoqué sans aucune autre forme de procès.
Faut-il souligner que le chef du gouvernement a lui-même saisi l’ULCC pour enquêter sur cette affaire après avoir reçu la correspondance du président de la BNC révélant les faits incriminant.
Tout compte fait, du haut de ces 100 premiers jours, ce gouvernement de transition n’a rien de différent de l’équipe précédente. Faire passer le temps pour trouver un autre consensus politique et prolonger leur mandat anticonstitutionnel une fois arrivé à terme.