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Lors d’une interview accordée à l’Associated Press, le 25 janvier, après une rencontre au Vatican avec le pape François, Leslie Voltaire, président du Conseil présidentiel de transition (CPT) d’Haïti, a tiré la sonnette d’alarme. Il a dénoncé les récents choix politiques de l’administration Trump, qu’il qualifie de « véritable catastrophe » pour un pays déjà au bord du gouffre.

Les politiques américaines, notamment la suspension de l’aide humanitaire, le durcissement des règles migratoires et l’expulsion massive de migrants haïtiens, accentuent une crise humanitaire sans précédent. « Le retrait de l’aide ne fera qu’aggraver une situation déjà désastreuse », a averti Voltaire. Selon lui, ces mesures, combinées à la violence des gangs qui sévit dans le pays, plongent Haïti dans une spirale infernale.

En citant les propos controversés de Donald Trump, qui avait qualifié Haïti de « trou à merde » lors de son premier mandat, Voltaire n’a pas caché son scepticisme quant à une éventuelle empathie de l’ex-président américain envers le peuple haïtien. « Trump veut expulser 150 000 de nos compatriotes bénéficiant du Statut de Protection Temporaire (TPS). Haïti ne survivra pas à un tel choc », a-t-il déclaré.

Un pays au bord du chaos Haïti traverse une crise

multidimensionnelle. En 2024, plus de 5 000 personnes ont été tuées par des gangs armés, selon les Nations unies. La moitié de la population souffre de la faim, tandis que les déplacés internes dépassent désormais le million. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) souligne que ce chiffre a triplé en un an en raison de la recrudescence de la violence.

La situation est exacerbée par les retours forcés de migrants : près de 200 000 Haïtiens ont été renvoyés de République dominicaine en 2024, accentuant les tensions sociales. « Nous sommes pris en étau entre les expulsions massives et l’insécurité galopante. Les infrastructures sanitaires s’effondrent, et les gangs contrôlent des zones entières du territoire », a ajouté Voltaire.

Un appel urgent à la solidarité internationale


Face à ce tableau sombre, Leslie Voltaire se tourne résolument vers la communauté internationale. « Je frappe aux portes de tous ceux qui aiment Haïti. Le pape François, par exemple, a exprimé son engagement pour nous aider », a-t-il affirmé.

Voltaire appelle à une prise de conscience urgente : « Si les grandes puissances, à commencer par les États-Unis, ne révisent pas leurs politiques, Haïti risque de sombrer dans un chaos irréversible ». Il plaide pour une mobilisation immédiate de l’aide humanitaire et de l’accompagnement diplomatique afin d’éviter une catastrophe humanitaire de grande ampleur.

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