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Le lundi 17 février 2025, le juge d’instruction Loubens Élysée a émis un mandat d’arrêt contre Me Aviol Fleurant, ancien ministre de la Planification et de la Coopération externe. Cette décision fait suite à son refus répété de répondre aux convocations dans le cadre d’une enquête portant sur une fausse déclaration de patrimoine et un enrichissement illicite présumés entre 2016 et 2018. Les investigations, menées par l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC), ont révélé des écarts significatifs entre les revenus déclarés de l’ancien ministre et l’ampleur de son patrimoine accumulé.

Selon le rapport de l’ULCC, Aviol Fleurant aurait accumulé des dépôts bancaires dépassant 100 millions de gourdes, alors que ses revenus légitimes sur la période concernée ne s’élèveraient qu’à environ 29 millions de gourdes. En outre, l’ancien ministre aurait omis de déclarer plusieurs comptes bancaires et serait dans l’incapacité de justifier l’origine des fonds utilisés pour l’acquisition de propriétés.

L’enquête a également mis en lumière seize comptes bancaires détenus par le couple Fleurant, en gourdes et en dollars américains, ainsi que des déclarations de patrimoine tardives et irrégulières. Par ailleurs, l’ULCC a constaté que Fleurant aurait sous-déclaré ses revenus d’avocat, entraînant un manque à gagner fiscal estimé à 2,7 millions de gourdes pour l’État haïtien.

Le rapport conclut à des infractions de fausse déclaration de patrimoine et d’enrichissement illicite, recommandant l’ouverture de poursuites judiciaires contre l’ancien ministre. Malgré plusieurs convocations, Fleurant n’aurait pas répondu aux injonctions judiciaires, ce qui a conduit à l’émission du mandat d’arrêt.

Cette affaire met une fois de plus en lumière les irrégularités et le manque de transparence dans les déclarations de patrimoine des hauts fonctionnaires en Haïti. Elle intervient dans un contexte où l’ULCC intensifie ses efforts pour renforcer les mécanismes de contrôle et lutter contre la corruption au sein de l’administration publique.

La Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) a été informée du mandat d’arrêt et est chargée de son exécution.  Le cas d’Aviol Fleurant illustre les défis persistants auxquels fait face Haïti dans sa lutte contre la corruption et pour la transparence financière.

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