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Ce jeudi 20 février 2025, plusieurs manifestations et mouvements de protestation ont secoué divers quartiers de Port-au-Prince, notamment Delmas, Solino et les environs de Carrefour-Feuilles. La situation a débuté tôt dans la matinée avec des blocages de routes et des actions de contestation menées par différents groupes, alimentées par un climat d’insécurité grandissant et un sentiment de frustration au sein de la population.
Dès 10h du matin, des manifestants ont commencé à aligner des pneus enflammés à Delmas 36. Parallèlement, les habitants de Solino ont lancé un mouvement de protestation massif, réclamant une intervention urgente des forces de l’ordre pour rétablir la sécurité dans leur quartier, durement touché par la criminalité. Leur colère a été exacerbée par l’assassinat récent d’un policier, perçu comme un symbole de l’insécurité galopante qui gangrène la localité.
La manifestation s’est étendue à plusieurs axes stratégiques de Delmas, notamment Delmas 32 et 43, où des foules en colère ont bloqué les voies principales. Face à l’ampleur du mouvement, de nombreuses écoles de la zone ont dû fermer précipitamment leurs portes, renvoyant les élèves chez eux pour des raisons de sécurité. La paralysie s’est étendue à plusieurs activités commerciales, les marchands abandonnant leurs étalages par crainte de violences et de pillages.
À Carrefour-Feuilles, des affrontements ont opposé des groupes armés à des brigadiers de quartier. Des tirs nourris ont résonné tout au long de la matinée, forçant les habitants à fuir ou à se barricader chez eux.
Dans le chaos ambiant, des actes de pillage ont été signalés. Des individus cagoulés, prétendant faire partie du mouvement de contestation, ont été aperçus en train de dérober des téléphones portables et d’autres objets de valeur.
Alors que les manifestations gagnaient en intensité, des rumeurs ont envahi les réseaux sociaux, affirmant que certaines zones, comme Baryajou, étaient passées sous le contrôle total des gangs depuis la veille. Toutefois, ces allégations ont été démenties par plusieurs sources, qui ont confirmé que la police et des brigadiers de quartier menaient toujours des opérations pour sécuriser ces zones.
Les forces de l’ordre ont procédé à plusieurs interventions musclées dans les points chauds de la capitale, tentant de disperser les manifestants et de reprendre le contrôle des rues. Des tirs de gaz lacrymogène ont été signalés, tandis que des arrestations ont eu lieu pour tenter de contenir la violence. Toutefois, la situation demeure précaire, avec des situations de tension persistantes.
La suite des événements reste incertaine. Les tensions accumulées, la présence persistante de groupes armés et l’attente d’une réponse des autorités pourraient déterminer si la situation va s’apaiser ou, au contraire, s’aggraver dans les jours à venir. Dans l’immédiat, l’inquiétude demeure et les regards sont tournés vers les décisions gouvernementales notamment face à cette recrudescence inquiétante de l’insécurité alors que les gangs contrôlent plus de 85% de la capitale selon plusieurs sources concordantes.