Port-au-Prince en proie à l’insécurité : Fermeture en chaîne des établissements scolaires

Depuis plusieurs semaines, la capitale haïtienne, Port-au-Prince, est le théâtre d’une intensification des violences urbaines. Les affrontements entre groupes armés, les enlèvements et l’insécurité généralisée ont paralysé de nombreux quartiers, rendant difficile, voire dangereux, tout déplacement. Face à cette situation critique, plusieurs établissements scolaires de renom ont pris la décision difficile mais nécessaire de suspendre leurs activités afin de protéger leurs élèves, leurs enseignants et l’ensemble du personnel éducatif.

Des écoles contraintes à la fermeture

Le Collège Canado-Haïtien, le Collège Frère André, l’Institution Saint Louis de Gonzague, ainsi que plusieurs autres écoles de la zone métropolitaine, ont annoncé la suspension temporaire des cours. Les directions de ces établissements justifient leur décision par la détérioration du climat sécuritaire, qui met en péril la sécurité des élèves et des enseignants.

Dans un communiqué officiel, la Direction du Centre de Formation Professionnelle d’Haïti (CFPH-Canado-Technique) a également informé sa communauté éducative de la fermeture temporaire de l’établissement à partir du mercredi 26 février 2025. Cette mesure restera en vigueur durant toute la période carnavalesque, le temps d’évaluer l’évolution de la situation.

« Depuis une semaine, notre Centre fonctionne avec moins de 20% de son effectif habituel, le personnel et les étudiants affrontant des risques considérables pour se rendre sur place. », ont déploré les responsables du CFPH-Canado-Technique

L’Institution Saint Louis de Gonzague a pour sa part précisé que les examens reprendront dès la réouverture, sans préciser de date définitive.

Une population en détresse face à l’insécurité

La crise sécuritaire qui secoue Port-au-Prince plonge de nombreuses familles dans l’angoisse et l’incertitude. De nombreux quartiers sont devenus des zones de non-droit, où les habitants vivent sous la menace constante des violences armées des gangs criminels. Certains sont contraints d’abandonner leur domicile, cherchant refuge dans des zones jugées plus sûres.

Les établissements scolaires ne sont pas les seuls à être impactés. De nombreuses entreprises, commerces et services publics fonctionnent au ralenti, et les transports en commun sont fortement perturbés.

Alors que l’insécurité paralyse la vie quotidienne à Port-au-Prince, la nécessité d’une réponse forte et coordonnée des autorités s’impose plus que jamais. Mais le CPT et le gouvernement semblent faire la sourde oreille face au cri de détresse de la population.