Lors de la septième cérémonie de remise de diplômes de l’Université de la Fondation Dr Aristide à Tabarre, le dimanche 2 mars 2025, l’ancien président haïtien Jean-Bertrand Aristide a pris la parole pour dénoncer la crise sécuritaire qui sévit en Haïti. Dans un discours empreint de gravité, il a critiqué l’inaction des autorités face à l’augmentation de la violence et a exhorté la population à s’unir aux forces de l’ordre pour restaurer un climat de stabilité.
Jean-Bertrand Aristide a dressé un constat alarmant sur la situation du pays, mettant en lumière l’ampleur des violences, la multiplication des déplacés, l’extrême précarité et la corruption généralisée au sein des institutions publiques. Il a fustigé la prolifération des groupes armés et dénoncé l’abandon de certains territoires, désormais livrés à eux-mêmes.
L’ancien chef d’État a comparé la situation actuelle d’Haïti à un navire en perdition, s’enfonçant sous les tirs, avec à son bord une population livrée à un chaos grandissant.
L’urgence d’une alliance entre la population et la PNH
Face à cette montée de l’insécurité, Jean-Bertrand Aristide a plaidé pour une coopération accrue entre la population et la Police nationale d’Haïti (PNH). Il a souligné qu’une police dotée de moyens adéquats et soutenue par les citoyens constitue un « sérum patriotique » indispensable au redressement du pays.
Selon lui, cette alliance est la clé pour restaurer l’ordre, rétablir la confiance et garantir la justice pour les victimes de la violence. Il a exhorté à une mobilisation nationale afin que le drapeau haïtien puisse de nouveau flotter sous les principes de liberté, d’égalité et de fraternité.
La dette historique de l’indépendance
Au-delà des préoccupations sécuritaires, Jean-Bertrand Aristide a abordé la question historique de la dette de l’indépendance, un sujet qui suscite de vives attentes en Haïti. Il s’est félicité des progrès réalisés dans ce dossier et a exprimé l’espoir qu’une annonce positive puisse bientôt voir le jour.
Ses propos font écho aux récentes discussions entre Leslie Voltaire, président du Conseil Présidentiel de Transition, et Emmanuel Macron, président de la République française. Selon M. Voltaire, une déclaration officielle du chef de l’État français est attendue en avril 2025 à ce sujet.
Ce discours intervient alors qu’Haïti traverse une crise multidimensionnelle, marquée par l’aggravation de l’insécurité, une crise humanitaire croissante et une instabilité politique persistante. Les propos de Jean-Bertrand Aristide résonnent comme un cri d’alarme, appelant les autorités à prendre des mesures immédiates et concrètes face au chaos qui fait rage dans le pays.
Insistant sur la nécessité d’une synergie entre la population et la PNH, il exhorte les dirigeants à agir sans délai pour rétablir la sécurité et redonner espoir au peuple haïtien qui ne peut plus souffrir.
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