
Dans une escalade inquiétante de la violence qui secoue la capitale haïtienne, l’Office National d’Assurance Vieillesse (ONA) a été la cible d’une attaque dévastatrice dans la soirée du samedi 1ᵉʳ mars 2025. Des membres de la coalition de gangs « Viv Ansanm » ont pris d’assaut l’annexe de l’institution située à Delmas 17, à proximité du carrefour de l’aéroport. Armés de cocktails Molotov, les assaillants ont déclenché un incendie d’une ampleur considérable, ravageant plusieurs services essentiels et réduisant en cendres des dossiers cruciaux de milliers d’assurés et de pensionnés.
Selon les déclarations de M. Absolu Johnson, Directeur Général Adjoint de l’ONA, lors d’une interview accordée à la radio Caraïbes ce lundi 3 mars, l’attaque a été minutieusement orchestrée. Les assaillants ont d’abord neutralisé les agents de sécurité, forçant l’entrée de l’enceinte en défonçant les barrières. Une fois à l’intérieur, ils ont immédiatement procédé à l’incendie des bureaux en lançant des engins incendiaires.
Les flammes ont rapidement consumé plusieurs services, notamment le service social et une partie du service d’inspection. M. Johnson a souligné la gravité des pertes occasionnées par cette attaque, insistant sur le fait que les dossiers administratifs des assurés et des pensionnés étaient centralisés dans cette annexe. Leur destruction représente un préjudice considérable pour de nombreux bénéficiaires qui dépendaient de ces archives pour la gestion de leurs droits et prestations.
Face à cette attaque, le Directeur Général Adjoint de l’ONA a exprimé une vive indignation contre le manque de protection des institutions publiques en Haïti. Il a fermement critiqué l’incapacité des autorités à assurer la sécurité des infrastructures essentielles, laissant ces dernières à la merci des groupes criminels qui multiplient les actes de terreur dans le pays.
Dans son intervention, M. Johnson a exhorté les forces de l’ordre à réagir avec fermeté pour protéger les documents restants et éviter d’autres pertes. Il a également insisté sur la nécessité d’une réforme sécuritaire afin de prévenir de nouvelles attaques contre des services publics vitaux pour la population haïtienne.
Cet incendie criminel contre l’ONA met en évidence l’intensification des violences perpétrées par les gangs en Haïti et le climat d’impunité dont ils semblent bénéficier. Alors que le pays traverse une crise sécuritaire sans précédent, l’attaque de cette institution clé pose de sérieuses questions sur la capacité de l’État à protéger ses infrastructures et à garantir la continuité des services publics.
Les autorités haïtiennes se trouvent aujourd’hui face à un défi urgent : restaurer la sécurité et empêcher que d’autres structures vitales ne tombent sous les assauts des groupes armés. En l’absence d’une réponse forte et coordonnée, ces attaques risquent de se multiplier, compromettant davantage le fonctionnement des institutions et aggravant la détresse de la population. La destruction de l’annexe de l’ONA à Delmas 17 n’est pas seulement un acte de vandalisme : c’est une attaque directe contre l’un des piliers de la protection sociale en Haïti.
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