
La situation du Fonds National d’Éducation (FNE) suscite de vives préoccupations. Lors d’une première évaluation, la nouvelle directrice générale, Sterline Civil, a mis en lumière un état alarmant des finances et de l’organisation de l’institution. Entre dysfonctionnements majeurs, irrégularités administratives et endettement critique, le FNE traverse une crise profonde qui menace son bon fonctionnement selon la nouvelle titulaire du FNE en conférence de presse ce jeudi 13 mars 2025.
Lors de cette conférence de presse Mme Sterline Civil a dressé un tableau préoccupant de l’état actuel du FNE. Selon ses révélations, le nombre d’employés a plus que doublé en quelques mois, passant de 89 à près de 200, sans justification claire. Cette explosion des effectifs s’accompagne de nominations antidatées, de contrats douteux et d’un manque total de contrôle sur les dépenses.
Les premiers rapports internes indiquent également : L’absence de documents clés pour assurer la traçabilité des décisions administratives et financières, une gestion arbitraire des ressources humaines, avec une attribution des postes sans critère formel, des subventions attribuées sans véritable ciblage, compromettant l’efficacité des financements, des dépenses non conformes aux règlements internes, renforçant les soupçons de mauvaise gestion et de possibles malversations selon le nouveau numéro 1 du FNE.
Face à cette situation inquiétante, Mme Civil a saisi la Cour des comptes et du Contentieux administratif (CSC/CA) pour exiger un audit approfondi et restaurer la transparence au sein de l’institution.
Au-delà des dysfonctionnements administratifs, la nouvelle direction du FNE doit également faire face à un endettement préoccupant. Une première évaluation révèle que l’institution accuse une dette de 2 353 086,86 gourdes, une somme qu’elle n’est actuellement pas en mesure d’honorer. Cette situation menace gravement la stabilité financière du FNE et sa capacité à remplir sa mission.
Par ailleurs, dans le cadre de l’exercice budgétaire 2023-2024, le FNE a dû régler 172 926 420 gourdes d’arriérés de salaires aux contractuels des départements de l’Artibonite et de la Grand’Anse. Toutefois, pour les huit autres départements, les dettes salariales encore impayées s’élèvent à 588 624 303 gourdes, posant un défi majeur à la nouvelle administration.
Sterline Civil a également signalé des incohérences notables dans les données financières et comptables. Selon ses propos, les chiffres officiels ne correspondent pas aux flux de trésorerie, laissant craindre une situation encore plus critique que celle annoncée.
Malgré ces difficultés, Mme Sterline Civil entend mener un travail de fond pour restaurer la transparence et garantir une gestion rigoureuse du Fonds National d’Éducation. La publication prochaine d’un bilan financier détaillé et d’un inventaire des biens de l’institution marquera une première étape dans cette démarche de redressement.
Par rapport à cette volonté de réforme affichée, les résultats de l’audit commandité seront déterminants pour établir les responsabilités, lancer des poursuites et poser les bases d’une refonte durable du FNE.
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