Colère des organisations de défense des droits humains après la nomination de Jean Rebel Dorcénat à la CNDDR

Dans une lettre ouverte adressée au Conseil Présidentiel de Transition (CPT), le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) exprime sa vive opposition à la reconduction de Jean Rebel Dorcénat à la Commission Nationale de Désarmement, Démantèlement et Réinsertion (CNDDR), et dénonce une décision qu’il qualifie de “gifle aux déplacés, aux femmes violées et à un peuple pris en otage“.

La récente reconduction de Jean Rebel Dorcénat à la CNDDR provoque une onde de choc parmi les organisations de défense des droits humains. Pour le RNDDH, cette décision est non seulement incompréhensible, mais elle représente aussi un grave recul pour les efforts de désarmement et de lutte contre l’impunité en Haïti.

Pour de nombreuses familles ayant perdu un proche ou fui leur maison à cause de l’insécurité, cette décision a tout d’une trahison. Le RNDDH accuse Dorcénat d’avoir activement plaidé en faveur des gangs armés et d’avoir renforcé leur influence, au lieu de les désarmer comme le prévoit son mandat.

La lettre souligne également qu’il aurait joué un rôle de médiateur entre les groupes rivaux du G-9 An Fanmi e Alye et de G-Pèp, facilitant leur fusion sous la bannière Viv Ansanm, aujourd’hui qualifiée de groupe terroriste par les autorités américaines.

Ces accusations, bien que graves, ne sont pas nouvelles. Cependant, la nomination récente les ravive et les rend encore plus choquantes pour les communautés sinistrées.

“Cette nomination est une prime à la banalisation de la vie humaine”, dénonce le RNDDH, qui exige l’annulation immédiate de la décision du CPT.

Dans les quartiers les plus touchés par les exactions des gangs armés, la colère monte. Des responsables communautaires parlent de “désespoir institutionnalisé”, dénonçant le signal envoyé à la jeunesse et aux victimes : celui d’un pays où les bourreaux peuvent redevenir officiels sans jamais répondre de leurs actes.

Le Conseil Présidentiel n’a pas encore réagi publiquement à cette lettre. Mais pour les victimes, l’indignation est palpable, et la nomination de Jean Rebel Dorcénat reste une blessure ouverte, selon le RNDDH.

La Rédaction

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *