Des Inspecteurs généraux installés par le ministre du MENFP pour surveiller quoi ?

La nomination de trois nouveaux Inspecteurs Généraux de l’Éducation Nationale, le 9 mai dernier, sonne comme un geste administratif sans portée réelle, à l’image d’un système éducatif qui navigue sans boussole.

Renan Michel, Lazare Joseph Accou et André Louis Samuel Estriplet rejoignent ainsi une institution en mal de résultats : l’Inspection Générale de l’Administration de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (IGAENF).

Créée par un arrêté de 2017, cette instance devait évaluer et contrôler l’application des politiques publiques éducatives. Or, huit ans plus tard, elle demeure un organe périphérique, peu connu du grand public, et dont l’action reste invisible.

Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur la portée de ces nouvelles nominations. À écouter le ministre Augustin Antoine, pas grand-chose ne changera. Il reconnaît lui-même la faiblesse de l’Inspection scolaire, incapable d’assurer une supervision digne de ce nom, et suggère d’élargir la mission de l’Inspection Générale.

En somme, le ministre adapte les structures aux échecs, sans en traiter les causes.

Il parle de réforme. Mais dans un ministère où le pilotage pédagogique est quasi inexistant, où les écoles sont livrées à elles-mêmes, où l’apprentissage est sinistré, que peut une instance d’audit, même dotée de techniciens compétents ? Cette réforme en demi-teinte ressemble davantage à un réaménagement de façade qu’à une volonté réelle de repenser le système.

Dans un pays où l’école publique décline et où le secteur privé prolifère sans régulation, le MENFP devrait d’abord répondre à une question simple : que fait-on pour améliorer la qualité de l’enseignement dans les salles de classe ? Pour l’instant, la seule réponse semble être : on nomme des inspecteurs.

La Rédaction

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