
Claude Joseph, ancien ministre des Affaires étrangères d’Haïti, a publié un tweet le 15 mai, critiquant vivement la stratégie du président dominicain Luis Abinader. Selon Joseph, Abinader gouverne en diabolisant Haïti, en la transformant en un épouvantail politique afin de justifier ses décisions et renforcer sa position sur la scène nationale et internationale.
Claude Joseph souligne l’impact de cette politique sur les Haïtiens vivant en République dominicaine. Toutefois, sous son administration, aucune mesure concrète n’a été mise en place pour améliorer leur statut ou établir un dialogue diplomatique durable. Bien qu’il ait dénoncé les expulsions massives en écrivant à l’ONU, ces actions sont restées sans suivi structurant. Pendant son mandat, la République dominicaine a poursuivi ses expulsions, et également en mai 2020, 30 Haïtiens ont été déportés des États-Unis, sans que Haïti ne mette en place une réponse diplomatique significative.
Cette gouvernance par la peur, selon Claude Joseph, repose sur une logique bien construite. Abinader cherche à consolider son image en renforçant l’idée que Haïti est une menace, une instabilité constante nécessitant un contrôle strict. Cette perception lui permet non seulement de mobiliser les passions nationalistes, mais aussi de détourner l’attention des défis internes dominicains, notamment en matière économique et sociale. Dans ce récit, il se positionne comme le seul garant de l’ordre, utilisant Haïti comme un argument politique stratégique.
Aujourd’hui, cette dynamique persiste, et la République dominicaine continue d’exclure les Haïtiens dans un cadre de plus en plus répressif. Selon Claude Joseph, il est essentiel de changer cette approche et de promouvoir une coopération bilatérale réelle, où Haïti ne serait plus un simple bouc émissaire, mais un partenaire à part entière. Tant que cette logique de rejet, qu’il n’avait pas pu combattre comme ce fut le cas pour l’insécurité en Haïti, prévaudra, les relations entre les deux pays resteront déséquilibrées, au détriment des droits des citoyens haïtiens.
La Rédaction