
La rencontre entre le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et les maires du département du Nord, présentée comme un dialogue stratégique autour de la sécurité et du retour à l’ordre démocratique, s’apparente avant tout à une opération de communication politique. Alors que le pays traverse une crise sécuritaire sans précédent, cette réunion donne davantage l’impression d’une mise en scène que d’une véritable avancée vers des solutions tangibles.
L’annonce de cette rencontre a été faite par le bureau de communication du Premier ministre le 17 mai. Derrière les déclarations sur la démocratie et la stabilité institutionnelle qui doivent être discutées avec les maires, aucune mesure concrète n’a été annoncée pour répondre à l’urgence sécuritaire qui frappe la population haïtienne. Les discours sur la nécessité d’élections libres et inclusives restent vagues, sans engagement clair sur les mécanismes qui permettront leur organisation effective. Cette rencontre semble donc davantage être une tentative de gagner du temps qu’une démarche sérieuse visant à instaurer des changements palpables.

Le rôle attribué aux maires dans ce processus de transition pose également question. Les autorités locales, souvent démunies face à la montée en puissance des gangs, sont appelées à sensibiliser les citoyens et à renforcer le climat de confiance. Pourtant, sans moyens adaptés et sans une politique nationale structurée pour lutter contre l’insécurité, cet appel risque de rester vain. La réalité sur le terrain exige des mesures bien plus profondes que de simples exhortations à l’unité.
Ce communiqué de presse s’inscrit dans une série de prises de parole du gouvernement qui semblent répondre davantage à une logique de maintien du statu quo qu’à une volonté réelle de résoudre les crises du pays. Parler de démocratie et de refondation nationale sans proposer de stratégies efficaces face aux groupes armés qui contrôlent de vastes territoires revient à détourner l’attention du problème central. La population haïtienne attend des actes concrets, pas seulement des promesses réitérées.
Ainsi, cette rencontre, loin d’être une avancée significative, apparaît davantage comme une manœuvre politique visant à occuper l’espace médiatique sans engager de réformes profondes. Dans un contexte d’urgence, l’absence d’actions concrètes face à l’insécurité et à la crise institutionnelle renforce l’impression que ces déclarations ne sont qu’un écran de fumée pour masquer l’inaction gouvernementale.
La Rédaction
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