
La classification de Viv Ansanm et Gran Grif comme organisations terroristes étrangères par les États-Unis entraîne une série de répercussions légales et diplomatiques qui pourraient restructurer profondément les relations internationales d’Haïti.
Selon le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits Humains (CARDH), cette désignation va bien au-delà d’un simple avertissement sécuritaire : elle place désormais Haïti dans une zone de contrôle renforcé sur les plans financier, judiciaire et migratoire.
D’un point de vue légal, cette classification implique que tout soutien, direct ou indirect, à ces groupes est passible de sanctions sévères. Les lois américaines interdisent toute assistance aux organisations terroristes, ce qui pourrait affecter les ONG présentes en Haïti, les entreprises, et même les acteurs politiques soupçonnés d’entretenir des liens avec les gangs.
Le CARDH souligne que cette situation crée un dilemme pour les organisations humanitaires, qui doivent désormais s’assurer que leur aide ne tombe sous le coup du 18 U.S. Code §2339B, relatif au financement du terrorisme.
Sur le plan diplomatique, cette désignation pourrait compliquer encore davantage les relations entre Haïti et ses partenaires internationaux. Déjà sous surveillance du Groupe d’Action Financière (GAFI) pour ses lacunes en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, Haïti pourrait voir ses transactions bancaires davantage contrôlées.
Les restrictions financières pourraient nuire aux investissements étrangers et fragiliser l’économie nationale, dans un contexte où l’instabilité est déjà à son comble.
Le CARDH met également en lumière les conséquences pour la République dominicaine, qui a été le premier pays à considérer Viv Ansanm comme un groupe terroriste. Cette classification lui permet désormais de durcir ses mesures migratoires contre les Haïtiens, justifiant des expulsions plus rapides et une surveillance accrue des flux migratoires à la frontière. Ce contexte pourrait aggraver la crise humanitaire en forçant des milliers de Haïtiens à fuir sans aucune garantie de protection.
La Rédaction
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