Frantz Elbé nommé à la JID : une promotion qui interroge la stratégie politique haïtienne

L’annonce de la nomination de Frantz Elbé comme représentant d’Haïti auprès de la Junte Interaméricaine de Défense (JID) n’a surpris personne. Plutôt qu’une véritable reconnaissance de son expertise, cette promotion diplomatique semble être une manière subtile de l’écarter de la scène nationale sans avoir à répondre des échecs de son mandat à la tête de la police.

En intégrant la JID, Elbé rejoint le cercle des cadres diplomatiques haïtiens, éloigné des turbulences sécuritaires qui marquent le pays. Pourtant, cette nomination ne modifie en rien la crise qui continue d’affecter Haïti. L’insécurité reste une urgence nationale, et son départ ne répond pas aux questions laissées en suspens concernant son bilan à la tête de la PNH.

Sa nomination suit un schéma bien rodé : les dirigeants successifs offrent souvent des postes internationaux aux anciens responsables, évitant ainsi toute remise en question de leur gestion. Cette approche, qui semble davantage politique que stratégique, suscite des interrogations sur la volonté réelle des autorités haïtiennes d’instaurer des mécanismes de reddition de comptes et de justice.

Durant son mandat à la tête de la Police Nationale d’Haïti, la criminalité a atteint des niveaux alarmants, les gangs ont consolidé leur pouvoir et la population a perdu confiance dans la capacité des forces de l’ordre à restaurer la stabilité. Malgré cette situation critique, aucune évaluation sérieuse de sa gestion n’a été menée avant sa nomination.

Ce type de promotion diplomatique influence directement la perception des citoyens sur leurs dirigeants. L’absence de conséquences face aux échecs renforce un sentiment d’impunité et d’injustice, alimentant davantage la frustration populaire.

La Rédaction