
De retour du Sommet Caraïbe-Brésil, le Président du Conseil Présidentiel de Transition, Fritz Alphonse Jean, a annoncé une aide de 300 millions de dollars promise par la Banque Interaméricaine de Développement (BID). Ces fonds, destinés à des projets sociaux touchant la santé et la protection des jeunes filles, viennent s’ajouter à une longue série d’engagements financiers déjà entendus dans l’histoire récente d’Haïti.
Mais pendant que les chiffres circulent dans les couloirs diplomatiques, la population, elle, continue de subir un quotidien marqué par l’absence de soins de base, l’insécurité et une pauvreté structurelle. Dans les quartiers populaires, aucune trace des projets antérieurs dont les montants sont pourtant tout aussi impressionnants. Les promesses internationales semblent se heurter à une réalité haïtienne figée, où les effets restent invisibles, parfois même inexistants.
L’annonce, bien que prometteuse sur le papier, suscite surtout un sentiment de décalage. Pour la majorité des citoyens, ce ne sont pas les sommes annoncées qui importent, mais les soins accessibles dans les hôpitaux, les routes praticables, la nourriture dans les marchés, et la sécurité dans les rues. Tant que l’aide annoncée ne se matérialise pas dans ces aspects concrets du quotidien, elle n’est qu’un chiffre de plus dans un pays saturé de chiffres.
L’histoire retiendra peut-être l’enthousiasme diplomatique autour de cette enveloppe. Mais pour les mères sans clinique, les jeunes sans école et les familles sans lendemain, cette nouvelle promesse risque de ressembler aux précédentes : un engagement international de plus qui ne modifie en rien les conditions de vie d’un peuple en quête de soulagement durable.
La Rédaction